|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La révision
de l'Accord d'association Algérie/Union européenne, en vigueur depuis 2005, est
une revendication de la partie algérienne, qui est sur la table depuis quelques
années. La question a été relancée ces derniers jours par le ministre du
Commerce, Tayeb Zitouni,
qui a déclaré dans l'ambiance de la Foire internationale d'Alger (FIA) que «la
partie algérienne s'attelle à la révision et à l'évaluation» de l'Accord
d'association avec l'Union européenne, avançant dans ce contexte, l'argument
que certains produits algériens, en particulier l'acier, ne bénéficient pas des
mêmes exemptions sur le marché européen que celles accordées par l'Algérie à la
partie européenne. L'Algérie affiche de grandes ambitions pour occuper, dans le
moyen terme, une place importante en matière d'exportation des produits ferreux
et des produits miniers, et il est tout à fait légitime d'exiger des exemptions
sur le marché européen au même titre que celles accordées par l'Algérie à la
partie européenne, mais il n'y a que ce point qu'on veut discuter dans cet
Accord, jugé par Alger « très déséquilibré et désavantageux ».
Les discussions autour de la révision de cet Accord d'association devraient concerner plusieurs points, visant à aboutir à une nouvelle vision basée sur la réciprocité et un renforcement de la diversification de l'économie algérienne par le biais des investissements étrangers. Dans ce sens, il est utile de souligner que le ministre du Commerce a invité les importateurs, à partir de 2024, à investir dans des projets productifs, et ce, dans le cadre des efforts des autorités publiques visant à rationaliser les importations du pays, notamment en ce qui concerne les produits que l'Algérie pourrait produire localement. C'est clair, l'Algérie ne peut plus accepter toutes les importations pour la revente en l'état, et les étrangers qui exportent leurs produits vers l'Algérie seront avisés, avec les importateurs locaux, de passer au stade de l'investissement dans des projets productifs en Algérie. Mais, en l'état actuel des choses, on devrait s'interroger sur les causes et les parties qui bloquent toute avancée des discussions sur ce dossier entre l'Algérie et l'UE. Pourrait-on s'attendre, cette fois-ci, à un acquiescement de la partie européenne au sujet d'une réévaluation de l'Accord d'association liant les deux parties ? Dans ce cadre, on rappelle que l'Espagne a mis, en 2022, son veto à la tenue du Conseil annuel d'association entre l'UE et l'Algérie. Et, à moins d'un changement de gouvernement en Espagne qui conduirait vers un apaisement dans les relations bilatérales entre les deux pays, le même obstacle persistera encore cette année. |
|