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Le casse-tête des fake news

par Abdelkrim Zerzouri

Qui se souvient de l'action mondiale en ligne sans précédent, lancée en octobre 2020, appelant les gens du monde entier à # Marquer Une Pause avant de partager des contenus en ligne ? Il s'agit d'une initiative du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui s'inscrit dans le cadre d'une campagne visant le changement des attitudes afin de créer une nouvelle norme pour les médias sociaux et aider à combattre l'impact croissant de la désinformation virale.

La lutte contre la désinformation est un dossier cher à M. Guterres. Il tire la sonnette d'alarme depuis près de trois ans à propos des dangers de la désinformation, devenue un jeu d'enfants avec le développement des technologies d'information, notamment le boom des médias sociaux, qui ont fait de chaque internaute un agent de propagation d'informations parfois réelles et d'autrefois erronées, souvent tendancieuses, juste en cliquant sur le bouton ?partage' pour amplifier une information sans vérification, et sans connaître ni ses tenants et aboutissants ni ses sources. M. Guterres, au début du lancement de cette campagne de lutte contre la désinformation, une première mondiale, a plaidé pour des actions individuelles pour contrer les fake news, en s'appuyant sur des études montrant qu'une brève pause face à l'information qui présente un caractère choquant ou émotionnelle, soit le genre qui se partage à une vitesse supérieure sur les médias sociaux, peut réduire la diffusion de la désinformation. Tout en comptant sur le soutien des experts et des chercheurs, des gouvernements, des personnes d'influence, de la société civile, des entreprises, des régulateurs et des médias. Mais, quel a été le résultat de cette campagne ? L'écho est insignifiant. Le SG de l'ONU ne le sait que trop bien, vu la domination, de plus en plus large, de la désinformation, qui fait peur à tous les pays, et qui l'a poussé à revenir à la charge pour relancer son appel à la mobilisation internationale pour lutter, avec efficacité, contre la désinformation qui affaiblit la confiance dans les institutions, donne des ailes aux discours de la haine, porte atteinte à la démocratie, notamment en influant sur les élections à travers des orientations de l'opinion vers les mauvais exemples, ainsi que d'autres effets, à l'exemple de l'exposition des enfants et des personnes émotionnelles aux déviations dangereuses. Mardi, M. Guterres a organisé une conférence de presse pour renouveler son appel à prendre au sérieux la gravité de la désinformation, source de conflits, de mort et de destruction, dira-t-il. Que faire ?

Il n'y a pas de recette miracle, ou de pacte officiel anti désinformation. Mis à part une prise de conscience individuelle et collective à propos des dangers qui menacent tout un chacun, si ce n'est pas aujourd'hui demain, aucune prescription ne semble en mesure de réduire la désinformation à travers des réseaux sociaux hors de tout contrôle.