«Il y a plusieurs vagues de
grippe saisonnière cette année, mais moins sévères que les symptômes du
Covid-19», a déclaré, hier, le professeur Merzak Gharnaout, Doyen de la Faculté de médecine de l'Université
d'Alger et président de l'Académie algérienne d'allergologie (AAA), dans un
entretien sur Radio Constantine. «Il s'agit de symptômes courants de la grippe,
tels que la fièvre, l'écoulement nasal, une toux avec parfois du mucus, mais en
général, les cas sont tout à fait banals. La grippe est une maladie virale. Ce
que nous avons remarqué cette année, c'est qu'elle n'est pas si dangereuse, car
ses effets disparaissent rapidement avec la prise de médicaments et même sans
prise de médicaments dans d'autres cas», ajoute l'intervenant. Selon le
professeur Gharnaout, parmi les cas de grippe, un
«petit groupe de patients a été testé positif au Covid-19». «Certains cas ont
présenté des aggravations et ont été transférés aux urgences. Il s'agit de
complications pour des sujets insuffisants respiratoires chroniques ou des
personnes âgées. Mais la grippe saisonnière est la plus répandue», a-t-il
ajouté. Le Pr Gharnaout explique aussi qu'en termes
de symptômes de la grippe, «ils n'ont pas changé», mais le Covid-19 «a mélangé
les choses, et il y a eu une exagération des symptômes». Sur les effets du
coronavirus, il fait état d'une «augmentation des maladies respiratoires et
thoraciques, en raison des complications laissées par le Covid-19 pour les
personnes souffrant de complications cardiaques, respiratoires, neurologiques
et autres». Ceci est dû, selon lui, aux «effets secondaires laissés par le
Covid-19 dans les poumons et le système respiratoire de beaucoup de malades».
La complication vient aussi de «l'usage individuel et excessif d'antibiotiques
(qui) est à l'origine d'une forme de résistance à ces médicaments». Sur le même
sujet, l'intervenant explique que «plusieurs réunions» ont été organisées «avec
des spécialistes», afin de «déterminer le taux de résistance aux antibiotiques
au sein de la société algérienne». «Nous avons remarqué qu'il y a des
résistances aux antibiotiques, mais les choses sont actuellement sous contrôle.
Nous en parlons souvent aux patients et aux pharmaciens, pour les avertir des dangers
de l'automédication», explique encore le Pr Gharnaout.
Concernant la situation du Covid-19 en Algérie, le président de l'Académie
algérienne d'allergologie juge qu'il est vécu «comme n'importe quelle autre
maladie». Cependant, la «prévention reste de mise, en particulier pour les
personnes atteintes de maladies chroniques qui doivent être vaccinées chaque
année», dit-il, notant que «tous les médicaments de lutte contre les effets du
Covid-19 sont actuellement disponibles sur le marché algérien, ainsi que tous
les vaccins». A propos de vaccins, «celui proposé actuellement concerne la
grippe saisonnière dont nous vivons la fin de la vague». Ce vaccin «traite
également les symptômes du Covid-19». La pollution de l'air a provoqué, selon
lui, «une augmentation des cas de maladies respiratoires et pulmonaires en
Algérie, en plus des effets de la pandémie». «Actuellement, en Algérie, il y a
5% de patients asthmatiques, plus de 4% d'obstruction bronchique chronique, et
plus de 25% atteints de rhinite allergique. Ce sont des chiffres qui nous
poussent à élaborer un schéma national qui prend en compte toutes les maladies
respiratoires chroniques», ajoute le président de l'Académie algérienne
d'allergologie. Il fait également état d'une coordination entre l'AAA et le
ministère de la Santé «pour développer des programmes de prise en charge des
maladies respiratoires».