A travers sa dernière sortie médiatique, l'ex-président du
Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak
Makri, tente-t-il d'embrouiller le paysage politique
ou lance-t-il une campagne précoce pour les présidentielles de 2024 ? Celui qui
vient à peine de quitter la présidence de son parti pour laisser la place au
discret nouveau président du MSP, Abdelali Hassani
Cherif, plébiscité à ce poste, en mars, par les membres du Majlis
Echoura, a déclaré dans une interview exclusive
accordée au journal «Al-Quds Al-Arabi»
qu'il a la volonté et la capacité de devenir président de l'Algérie. « Cette
volonté et cette capacité » peuvent-elles constituer une intention de M. Makri de se présenter à l'élection présidentielle de 2024 ?
Ce n'est ni oui ni non, car il manque l'opportunité à cette paire, selon ses
explications. Précisant dans ce cadre que l'élection présidentielle dépend de
trois facteurs clés : la volonté, la capacité et l'opportunité. Enfin, pas
avant de tirer au clair certaines appréhensions. Il y a possibilité réelle pour
M. Makri de se présenter à la prochaine élection
présidentielle, mais pas sans dissiper plusieurs zones de brouillard sur des
questions qui ne trouvent pas encore réponses, dont l'interrogation sur la
véritable opportunité de concourir contre le président Abdelmadjid Tebboune, si ce dernier se présente pour un second mandat.
Cela veut-il dire qu'il ne croit pas en ses chances de l'emporter au cas où le
président Tebboune se présenterait à sa propre
succession en 2024 ?
Dans cette
interview, l'ex-président du MSP affirme que si un dialogue avec le président
et les autorités devait avoir lieu avant les élections, cela permettrait de
mieux comprendre la situation. Comprendre quoi ? Pour répondre à cette
question, il est nécessaire de revenir un peu en arrière, à l'élection
présidentielle de 2019, où le Mouvement de la société pour la paix (MSP) n'a
pas présenté de candidat. Le conseil consultatif du MSP avait estimé en ce
temps-là que « les préalables requis, notamment la transparence de l'élection,
la satisfaction des revendications du Hirak ne sont
pas réunis ». Jusqu'à présent, donc, et malgré cette volonté et la capacité de
l'ex-président du MSP de devenir président de l'Algérie, l'incertitude est de
mise. A la différence près que lors de la précédente élection présidentielle,
M. Makri n'a pas livré à l'opinion publique une aussi
claire image d'un présidentiable, qui le rapproche plus d'une candidature lors
du prochain rendez-vous de la présidentielle. Bien sûr, avant ces conditions de
dialogue avec le président et les autorités, ainsi que l'interrogation à propos
de l'opportunité de se présenter en rival au président en exercice,
l'ex-président du MSP aura à trancher la question au sein du conseil
consultatif de son parti.