Secoue-toi
le cœur, c'est là qu'est le génie, disait Alfred Musset. Les plus dures larmes,
ce sont les larmes du cœur. Cette pluie qui tombe sur nos tripes et nous
rappelle l'atrocité de la déchirure. Bien entendu, la déchirure d'avec notre
terre. Quoiqu'on fasse, on y sera mouillé.
Pleurer sa
mère, dit-on, c'est comme pleurer sa terre. Et notre terre, c'est notre cœur.
Toutes les grandes œuvres furent accomplies avec le cœur, car quand le cœur n'y
est pas, tout est voué à l'échec. La présence du cœur, c'est une autre raison
de réussite dans la vie. Qu'est-ce qu'un corps sans cœur ? Au mieux un monstre,
au pire un cadavre ! On ne peut pas aimer si l'on n'a pas de cœur, comme on ne
peut pas travailler si l'on n'a pas de cœur. Pour tout départ, il faut d'abord
le cœur..., le cœur, c'est la foi en l'espoir et l'espoir fait vivre. Tout est
vivant, tout est lié, tout est interdépendant, répétait un grand anthropologue
africain. Le principe de la vie tient à une chose : le cœur. Beaucoup de belles
choses, d'amitiés, de relations et d'œuvres échouent, parce qu'elles manquent
du cœur. On y agit par les réflexes mécaniques du besoin et d'intérêt plutôt
que par le lien d'affection et de solidarité. On traîne notre cœur derrière
nous, au lieu de nous laisser traîner par lui. Et c'est l'échec en tout ! Or,
le cœur devrait être au-devant de la machine et non pas derrière. Le cœur,
c'est la tête de la locomotive du train : c'est le GPS qui indique le sens à
emprunter, c'est le suc qui mûrit le fruit de nos œuvres..., c'est l'eau, c'est
l'oxygène, le poumon de notre bonheur...