Chouchaa, de son vrai nom Zaki Khellaf, est un jeune homme en situation d'handicap et aux besoins spécifiques, natif de la wilaya d'Oum El Bouaghi. Il est, aujourd'hui, une sorte de star sur les réseaux sociaux grâce à sa passion du football qu'il pratique avec un art maladroit et un bonheur spontané qui font plaisir à voir. Ses vidéos sur Tik Tok le montrant en train d'effectuer des cabrioles sur la pelouse des stades après avoir marqué quelques buts approximatifs font un buzz énorme sur Internet.

L'honneur d'un pays se mesure à l'attention qu'il porte à ses citoyens en état de faiblesse. Mais le «buzz-Chouchaa» est aussi révélateur d'autre chose, en particulier de la constitution de l'inconscient collectif à l'échelle d'une nation. Car le fait que des exploits sportifs incertains d'un jeune Algérien en situation de handicap soient suivis et appréciés par des centaines de milliers de compatriotes et qu'il ait personnellement suscité autant d'empathie et de bienveillance de leur part révèlent une image positive et compatissante de la société algérienne qui est parfois taxée de relativement violente et intolérante.

Le «buzz-Chouchaa», au-delà du phénomène sportif, est la preuve que le peuple algérien est capable du meilleur et qu'il suffit de lui offrir l'opportunité de montrer les prouesses qu'il peut réaliser. Le «buzz-Chouchaa» est le contraire exact de ce qui enlaidit, quelquefois, le visage de notre pays, ses vieilles blessures qu'il peine à cicatriser et ses vieux démons qui brouillent parfois son chaleureux regard.