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Après avoir
vécu la déchirure, le Soudan se lacère. Deux sergents se disputent le pouvoir
et c'est la population civile soudanaise qui paie le prix de leur terrifiant
enfantillage en larmes et en sang. On se demande quelle est la nature de la
malédiction entraînant sans relâche les hommes à se nourrir de tueries et de
feu. A Khartoum, des centaines de morts et le décompte n'est pas près de
s'achever. Suivront l'exode et l'errance de milliers d'êtres sans destinées
connues sauf que l'on retiendra que leur destin est peint en noir.
Les guerres et les tueries sont-elles donc le propre de l'espèce humaine ? Faudrait-il accorder du crédit à l'aléatoire doctrine qui veut que l'homme est sur terre pour souffrir ou est-ce une rigide forme d'intégrisme religieux qui veut figer le malheur sur le dos des hommes ? Une force satanique tire assurément les ficelles pour que les terriens restent plongés dans un profond cauchemar, prisonniers d'un infantilisme permanent. On aura beau tenter d'identifier et d'expliquer les germes des guerres et des conflits. Peine perdue, parce que il est impossible à la sagesse et à la déraison de se partager. On a fini par croire que la folie est innée. Les litanies sur les guerres froides sont permanentes avec de faux qualificatifs et des causes mal fagotées et les braises s'inscrivent partout dans la durée. Le monde n'est pas seulement en crise. Il est soumis à une véritable euthanasie. Le terrible constat est que l'homme se prédispose à une mort anticipée. Pourtant, il est convaincu qu'il n'emportera dans sa tombe rien avec lui. Sinon qu'il laissera un désastre derrière lui. Les dépenses militaires en Europe ont atteint ces derniers temps plus de deux mille milliards de dollars. Le chiffre, devenu exponentiel, est certainement à décupler ailleurs. On imagine le bonheur qu'aurait procuré cette manne si elle avait été dépensée pour des causes autrement plus raisonnables et mieux productives pour que l'humanité soit à la hauteur de la dignité qui, par définition, devrait être la sienne. |
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