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On
raconte qu'un pauvre bonhomme dans le besoin qui avait complètement perdu
l'usage de l'ouïe, depuis quelques années, a perdu tout espoir de guérir sa
surdité qui le handicapait. Un jour son fils aîné lui annonça qu'il allait lui
payer un appareil auditif pour qu'il puisse réentendre comme avant et continuer
sa vie sereinement auprès des siens.
Le père assis tranquillement et sans montrer d'enthousiasme, lui demanda combien allait lui coûter cet appareil. Le fils lui répondit: «ne t'en fait pas père, c'est moi qui vais le payer. D'ailleurs j'ai déjà pris attache avec le cabinet médical pour me renseigner sur les formalités et la commande de la prothèse ». Le père insista une nouvelle fois auprès de son fils. « Je t'ai demandé quel est le prix de cet appareil ?» Il lui répondit «khamsa mleyene », cinquante mille dinars, joignant le geste avec les cinq doigts de la main à la parole devant les yeux du père. «Tu vas voir père, tu vas entendre comme avant et peut-être mieux qu'avant «tesmaa khir men bekri». «Puis d'abord, répondit le père à son fils, qui t'a dit que je voulais entendre ce qui se passe autour de moi. Dieu merci, je ne me plains pas de ma situation et de ma surdité. Dans ces moments de brouhaha et de bruits sourds et bruyants, je ne souhaite même pas entendre les mouches voler. «et'rach wela ehbal ! » (Être sourd, mieux qu'être fou). Alors, soit gentil mon fils et donne-moi ces cinq millions qui te démangent et oublie ma surdité. Tu sais Miloud, je me porte comme un charme au milieu de cette atmosphère silencieuse qui m'entoure ». Et de continuer de plus belle « gouli, yerham waldik que veux-tu entendre de bien dans la rue, dans les cafés ou bien à la télé avec cet appareil auditif. En vérité mon fils, je préfère rester sourd que d'entendre toutes ces misères qui vont me pourrir la vie du matin jusqu'au soir avec toutes ces bêtises quotidiennes qui nous fatiguent. Allez sois raisonnable mon fils et donne-moi ces cinq millions pour que je les dépense pour le foyer et acheter de quoi manger à tes petits frères et sœurs ». Et le fils d'enchaîner « soit raisonnable, ta santé est primordiale pour nous, et puis maintenant, il est trop tard pour revenir sur mon engagement avec le cabinet médical ». Le père : « Ecoute moi bien mon fils, je jure que je ne mettrais jamais cet appareil dans mon oreille, et si tu l'apportes quand même tu le mettras dans ton oreille, parce que tu es aussi sourd que moi. » |
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