La
fabrication de drones serait-elle l'un des premiers fruits de la « start-up
nation » auquel aspire l'Algérie, qui a mis les bouchées doubles ces trois
dernières années pour rattraper le retard dans le secteur de la Tech ? Bien que plus de 5.000 start-up sont recensées au niveau du
ministère de l'Économie, de la connaissance, des start-up et des
micro-entreprises, dont 1.100 ayant obtenu le label « Start-up » ou celui de «
Projet innovant », ainsi qu'un nombre d'incubateurs qui a grimpé de 14 à 60
entre 2020 et 2023, à travers le territoire national, on n'a pas eu
connaissance d'une start-up qui puisse avoir une envergure internationale comme
celle présentée le 13 avril dernier par le ministre Yacine El Mahdi Oualid. A savoir une entreprise «
capable de développer plusieurs modèles de drones, qui pourraient être utiles
dans différents domaines comme l'agriculture et la lutte contre les
catastrophes naturelles, ce qui favorisera la transition de la recherche à la
production et à la commercialisation », selon une déclaration du même ministre,
à l'occasion d'une journée d'étude concernant les drones, tenue à Alger, et
placée sous le thème « Drones: applications et perspectives », où des étudiants
et des startups algériens y ont présenté quelques modèles de drones. «
Ces engins ont un avenir prometteur dans différents domaines de la vie, tels
que l'agriculture, la lutte contre les catastrophes naturelles, les mines, la
défense, etc., ce qui nécessite davantage d'efforts et un grand intérêt de la
part des pouvoirs publics en vue de passer du stade de la recherche et du
développement à la production et à la commercialisation », a-t-il
indiqué.
Rappelons
dans ce sens la création, en août, de l ?Algerian Start Up Fund'
(ASF), une société publique de capital-risque, qui a obtenu un financement de
58 milliards de dinars algériens, soit l'équivalent de 411 millions de dollars,
directement des caisses du Trésor public. Sans oublier les mesures fiscales en
faveur des startups, dont l'exonération de taxes pendant quatre ans, ainsi que
la baisse des droits de douane et de la TVA. Est-ce suffisant pour passer de la
recherche à la production et à la commercialisation des drones ? Probablement
qu'il en faut plus pour résoudre cette équation, et le ministre lui-même l'a
clairement revendiqué, en soulignant, à ce propos, que cela « nécessite
davantage d'efforts et un grand intérêt de la part des pouvoirs publics ».
Est-ce qu'il ne serait pas profitable de chercher également des fonds d'investissements
étrangers pour concrétiser ce projet? Pour le moment,
on ne parle pas de partenariats avec des sociétés étrangères capables,
pourtant, d'apporter des fonds et une expérience dans ce domaine. Cette mission
de fabrication et de commercialisation des modèles de drones ?Made in Algeria' est confiée aux ministères de l'Économie et de
l'Enseignement supérieur, qui devraient joindre leurs efforts pour la création
de coentreprises « entre les centres de recherche activant dans le domaine des
systèmes indépendants et les centres finançant ces sociétés », selon des
déclarations de M. Yacine El Mahdi Oualid. Tout juste
pour répondre aux besoins du marché local ? Si c'est le cas, on n'en est pas
encore au stade de l'ambition sans frontières de toute start-up.