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La drogue,
un phénomène qui menace la sécurité nationale. Un constat inquiétant établi par
le ministre la Justice, Abderrachid Tabi, devant des
députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), mardi, lors d'une plénière
consacrée au débat du projet de loi relatif à la prévention contre la drogue,
qui reflète toute l'urgence de mettre en œuvre une politique publique avec des
objectifs précis à atteindre, et une mobilisation de toutes les forces pour
protéger la population, le territoire et les intérêts vitaux du pays. Autant
dire que les autorités s'apprêtent à mettre en place un système ou une
stratégie de guerre contre la drogue. C'est dans cet esprit que les autorités
compétentes ont échafaudé ce projet de loi modifiant et complétant la loi
relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic de
stupéfiants et de substances psychotropes, qui vise à élaborer une nouvelle
stratégie nationale pour la prévention de ces crimes et la révision des
dispositions pénales.
Il faut bien tirer les leçons de l'échec passé et réactualiser cette loi, en vigueur depuis près de deux décennies. En raison de l'adaptation des organisations criminelles, particulièrement les trafiquants de drogue, pour avoir toujours une longueur d'avance sur les moyens et les méthodes engagés dans la lutte antidrogue, la loi et les techniques adoptées dans ce cadre doivent faire l'objet de révisions cycliques. Des pays très puissants sur tous les plans, qui ont mis en action des moyens humains et financiers énormes dans le cadre de la lutte antidrogue, ne sont pas arrivés à de grands résultats, mais sans s'avouer vaincus, ils s'adaptent continuellement aux pratiques des gangs spécialisés dans le trafic de drogue. Changer de stratégie en matière de lutte antidrogue est une chose naturelle quand on constate des lacunes ou un vide juridique qu'il faut combler, ou l'inefficacité des moyens mis en œuvre dans ce cadre, mais pourrait-on jamais être assuré de gagner cette guerre sans une vision transfrontalière du phénomène en question ? On peut allier les méthodes douces préventives, en assurant la désintoxication des accros aux stupéfiants et le durcissement des peines à l'encontre des trafiquants, comme le prévoit le projet de loi qui a été débattu par les députés, mardi, sans atteindre des résultats probants si on ne s'attelle pas à couper les routes de la drogue en agissant en amont, jusque dans les pays producteurs. Pour le cas de l'Algérie, avec un voisin qui occupe le premier rang des principaux pays d'origine et de départ de la résine de cannabis, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui, non seulement ne prête aucune collaboration dans le cadre de la lutte antidrogue, cherche à inonder le pays en drogue avec l'assentiment du Makhzen, la situation appelle à déclencher un autre mécanisme. Les saisies opérées à longueur d'année au niveau des frontières ouest s'avèrent une partie visible de l'iceberg quand on fait le constat des quantités qui passent à travers les mailles du filet sécuritaire. C'est à croire que les quantités saisies au niveau de ces frontières ne sont que des leurres pour camoufler le plus gros du trafic, qui emprunte d'autres voies. La menace persistante sur la sécurité nationale ne nécessite-t-elle pas le recours aux instances internationales onusiennes, dans un premier temps, et dénoncer à grande échelle «la guerre de la drogue» menée par le Maroc contre l'Algérie ? |
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