Les fresques murales et graffitis sont désormais
partout autour de nous, dans les rues, aux intersections entre deux avenues et
parfois même au niveau des murailles de support des ponts et des trémies. Il
suffit juste de lever un peu les yeux pour admirer ces expositions, composées
de fresques murales et de graffitis, se mélanger avec l'atmosphère urbaine et
péri-urbaine de nos villes. En fait, il s'agit des œuvres réalisées par des
artistes-peintres volontaires. L'artiste-peintre de Honaine,
Rachid Amimer, qui a choisi d'embellir et d'égayer
les deux parois des murailles du pont de la RN 22 de Hennaya,
souhaitait faire passer un message: « protéger la
terre pour les générations futures ». Il a inscrit et signé son message en
anglais au bas de l'une des deux grandes fresques murales peintes : « Protecting the earth for future generations » et ce, après avoir donné un coup de fraîcheur
aux panneaux de cet ouvrage d'art, situé à hauteur du cimetière « Sidi Mohamed
» de Haï Khemisti. Rachid Amimer
est extrêmement et naturellement doué. « J'ai appris, cet art urbain des
CD-Rom, des revues et des photos quand j'étais encore adolescent, mais aussi ma
passion pour le street art a commencé au début de ma
carrière militaire. Cela dit, je n'ai pas fait les beaux-arts ou autres
ateliers artistiques. Après ma sortie de l'armée, j'ai commencé mes tournées
partout, à Honaine, Ain Kebira,
Maghnia, Ain Fettah, Béni-Ouarsous, Ghazaouet, aujourd'hui
à Hennaya et prochainement ce sera Tlemcen, Maghnia, Mostaganem et Sidi Bel Abbès.
Mon objectif est de faire passer à l'aide de mes peintures sur un mur des
messages sur la protection de l'environnement et l'insalubrité des rues et des
lieux publics, mais aussi, pour le développement d'espaces culturels,
l'amélioration de l'image du quartier et de la ville et l'engagement associatif
pour dénoncer les méfaits de notre société et leurs conséquences sur notre
quotidien, et aussi pour le bien-être des citoyens. Le street
art, ce n'est pas l'image elle-même, mais ce qu'elle provoque d'interrogation
sur le lieu. Je tiens surtout à remercier tous les responsables des APC et des
écoles avec qui j'ai collaboré, pour réaliser de nombreuses fresques permettant
de toucher des personnes qui n'entreraient pas dans un musée ou dans une
galerie d'art », dit-il.
Pour les nombreux promeneurs et automobilistes
rencontrés dans les parages, l'art urbain tente de sensibiliser les citoyens
avec une simple image. «Ce qui m'épate le plus, c'est la capacité de Rachid à
travailler tout seul sur de gigantesques murs ou façades. Ces murailles du pont
étaient dans un état piteux surtout après l'affichage anarchique de plusieurs
listes et de photos de candidats lors des dernières élections locales. Tout ce
que l'on souhaite, c'est que ces toiles offertes aux piétons et aux
automobilistes ne seront pas encore une fois gâchées lors des élections
prochaines !», prévient M. Belhadj qui passe quotidiennement sous ce pont.