L'Algérie a tous les atouts pour jouer dans la cour des
grands. Même si les avis des analystes divergent sur l'intérêt de l'Algérie
d'intégrer un espace géo-politico-économique loin de ses frontières et de sa
sphère d'influence, le plus vaste pays d'Afrique serait dans son rôle naturel
dans la nouvelle reconfiguration des rapports Nord-Sud. Les avis des experts
des questions géostratégiques convergent vers un même point de vue :
l'alignement des planètes semble plus que favorable à l'entrée annoncée de
l'Algérie dans le groupe des BRICS. Même si l'on ne connaît pas les critères
d'adhésion au conglomérat des cinq puissances émergentes, l'Algérie attend d'être
fixée sur les modalités lui permettant de faire son entrée au sein des BRICS
lors du sommet, prévu en août prochain en Afrique du Sud. « Actuellement, il y
a 13 pays qui ont demandé à rejoindre le groupe BRICS, et il y a des pays qui
ont soumis des demandes formelles récemment et 6 autres ont également manifesté
leur intérêt », selon l'ambassadeur sud-africain en poste à Moscou. Pour de
nombreux experts, les BRICS sont un cadre opportun pour les grands pays
africains comme l'Algérie, l'Egypte ou le Nigeria pour évoluer vers un meilleur
équilibre des forces internationales et une multipolarité visant à sortir du
giron dollar-euro, et surtout encourager le commerce entre pays en
développement. «C'est lorsque notre produit intérieur brut (PIB) dépassera les 200
Mds USD que nous pourrons dire que nous sommes proches des BRICS», a pourtant
tempéré le président Tebboune. «Les
tensions et les soubresauts qui secouent les relations internationales
aujourd'hui nous interpellent tous, non seulement au vu (...) des défis de
l'heure qui se posent aux efforts visant à instaurer la paix, mettre fin aux
conflits et impulser la roue du développement, mais aussi pour les dangers de
la polarisation qui augurent un changement des rapports de force sur la scène
internationale et présagent les contours du nouvel ordre mondial», avait
déclaré le chef de l'Etat lors du dernier Sommet des BRICS à Pékin. La
vraie question reste cependant celle de savoir que pourrait gagner l'Algérie de
cette nouvelle alliance stratégique ? C'est trop tôt pour le dire.