
A chaque préoccupation son temps. Le montant dérisoire de
l'allocation touristique accordé aux Algériens revient au
devant de la scène, à travers l'Assemblée populaire nationale. Des
membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire
nationale (APN) ont, ces derniers jours, mis sur la table la nécessité
d'augmenter le montant de l'allocation touristique pour les Algériens voyageant
à l'étranger. C'était à l'occasion des débats sur le nouveau projet de loi sur
la monnaie et le crédit, qui devrait prendre en compte l'inscription de
nouvelles dispositions introduisant une hausse de l'allocation touristique, en
parallèle à d'autres agencements législatifs, à l'enseigne de l'ouverture des
bureaux de change, de la création d'une monnaie numérique algérienne, des
banques numériques et les intermédiaires de paiement. Les députés ont, ainsi,
insisté sur la nécessité d'augmenter le montant de l'allocation touristique
dans le cadre de ce projet de loi sur la monnaie et le crédit, sur lequel
repose, entre autres, l'éradication du marché noir de la devise, où
s'approvisionnent presque tous les Algériens avant de partir à l'étranger. Les
députés ne le disent pas ouvertement, mais cette question de l'augmentation de
l'allocation touristique a été promise par le Président Tebboune
lors de sa campagne électorale. Il avait laissé entendre, en ce temps-là, qu'il
augmentera l'allocation touristique à 1.500 euros. S'attachant particulièrement
au respect et à l'exécution des ses engagements, le
Président Tebboune a déjà réalisé plusieurs de ses
engagements, selon les moyens et les circonstances. Certes, l'allocation
touristique, intimement liée dans le discours des responsables et des citoyens
à la dignité des Algériens en voyage à l'étranger, devait être révisée à la
hausse, mais qui pouvait y penser en 2020 et 2021 quand la pandémie du
coronavirus a provoqué un grand chamboulement des priorités ? Aujourd'hui, en
2023, l'amélioration de la situation économique permet d'envisager une hausse
de l'allocation touristique, sans pour autant avoir besoin, comme on le fait
presque machinalement, d'engager des comparaisons avec les pays voisins, qui accordent
eux dans ce cadre des sommes assez importantes à leurs ressortissants.
Du moins, ne pas oublier d'introduire dans la balance
d'autres paramètres de comparaison, dont les transferts sociaux. Est-ce que les
pays voisins consacrent plus de 35 milliards de dollars US aux transferts
sociaux, pour soutenir les prix des produits de première nécessité, ainsi que
l'énergie, les soins et la scolarité, comme le fait l'Algérie ? Rien à
comparer. Ceci n'empêche pas de considérer l'allocation touristique à moins de
100 euros, institué il y a de cela 26 ans, par une instruction de la Banque
d'Algérie relative au droit de change pour voyage à l'étranger, comme
insignifiante. D'où l'obligation de l'annuler carrément ou l'augmenter
conséquemment.