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Ministère de l'Intérieur: Vers la création d'établissements publics des œuvres scolaires

par M. Aziza

La gestion des écoles primaires par les collectivités locales, en l'occurrence par les communes, a été souvent critiquée par les professionnels et les syndicats du secteur.

Ces derniers, à leur tête le Syndicat national autonome des directeurs des écoles primaires (Snadep), ont, à maintes reprises, demandé de retirer la gestion des écoles primaires aux APC, en raison de l'incapacité de certaines communes déficitaires d'honorer leurs engagements ou de répondre aux besoins élémentaires des établissements primaires. Le Snadep ne s'est pas limité aux critiques, mais avait présenté des alternatives en proposant de confier la gestion des écoles primaires à une entreprise ou à un office au lieu des communes. Une piste ou une proposition, qui a apparemment trouvé un écho, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Brahim Merad, ayant annoncé, jeudi dernier, un projet de création d'établissements publics des œuvres scolaires. Intervenant, jeudi dernier, devant la Commission de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'un exposé sur la gestion des écoles primaires, le ministre a évoqué «l'élaboration d'un projet de texte réglementaire prévoyant la création d'établissements publics des œuvres scolaires». Et ce, pour «mettre en œuvre une stratégie nationale unifiée, intégrée et homogène en matière de gestion des structures et œuvres scolaires dans le cycle primaire». Il a affirmé que son secteur avait procédé, en application des instructions du président de la République, à l'installation, au niveau des services du Premier ministre, d'un groupe de travail regroupant tous les secteurs concernés : Education, Finances, Solidarité et Emploi. Et ce, en vue d'«étudier en profondeur la faisabilité et l'impact de cet établissement, notamment quant à sa nature juridique et son incidence financière, pour soumettre au gouvernement un texte intégré et homogène».

La révision à la hausse du budget alloué aux cantines cette année

Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a mis en avant lors de son intervention les grands efforts consentis par l'Etat en faveur des établissements scolaires, reconnaissant cependant l'existence de quelques insuffisances, en raison du nombre important des élèves. M. Merad a affirmé que «l'Etat alloue annuellement des crédits budgétaires de 15,25 milliards de dinars pour couvrir les salaires des gardiens et des agents d'hygiène et d'entretien des écoles primaires, en plus des contributions des collectivités locales, qui ont été estimées, en 2021 et 2022, à 28,58 milliards de dinars». Et d'ajouter que même «la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités locales contribue à la prise en charge des frais d'entretien et de rénovation des écoles et des frais d'entretien et de location des bus de transport scolaire». Pour ce qui est de la gestion des cantines scolaires, le ministre a fait état de résultats positifs obtenus notamment avec l'ouverture graduelle de près de 98% des cantines au niveau national. Et de préciser que «l'apport de l'Etat en matière de prise en charge de la restauration scolaire a été revu à la hausse passant de 27 mds DA en 2022 à 40 mds DA dans le cadre de la loi de Finances 2023». En ce qui concerne le transport scolaire, le ministre a rappelé qu'à l'occasion de la rentrée scolaire, 17.089 bus ont été affectés dont 11.029 relevant du parc des communes et 6.060 autres loués à des particuliers». Mais, reconnaît-il, en dépit de tous les efforts consentis dans ce sens, «il reste des besoins à couvrir en matière de transport scolaire, compte tenu du nombre croissant des élèves des trois cycles», a-t-il affirmé, relevant «le manque de chauffeurs qualifiés dans cette catégorie de permis et la difficulté de les recruter».