Finalement,
le «tueur silencieux» n'est pas aussi invisible ou imprévisible qu'on le dit ? La dernière décision du président de la République, qui avait
donné, lors de la réunion du Conseil des ministres, mardi dernier, un ensemble
d'orientations visant à limiter le phénomène d'asphyxie par gaz brûlés
(monoxyde de carbone) dans les foyers à travers l'installation de systèmes
d'alarme pour prévenir les fuites de ce gaz, et protéger la vie des citoyens,
qui périssent par familles entières, suite à des intoxications dues à
l'inhalation de monoxyde de carbone, montre bien que ce gaz inodore et incolore
pour l'homme devient décelable grâce à une petite boîte de poche. Le
bilan de ce mois de janvier très lourd, avec une vingtaine de personnes
décédées par asphyxie, selon les bilans de la Protection civile, a sonné
l'alerte. Pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt, vu que ce système d'alerte
est largement utilisé en Europe et en Amérique ? Ce système d'avertisseur qui
détecte le monoxyde de carbone existe depuis des années, mais personne en
Algérie n'a pensé à équiper les logements avant cette décision du président de
la République. Est-ce à cause du coût de l'installation de ce détecteur de CO
dans l'air et qui devait supporter ce coût, le locataire ou la Sonelgaz ? La Sonelgaz ne fait
rien gratuitement, les compteurs de gaz et d'électricité sont supportés par le
locataire ou le propriétaire du logement, ce qui est logique pour un
prestataire de services, mais cette société avait la possibilité d'installer le
détecteur de CO moyennant un prix à régler par le locataire, du moins lui faire
une proposition dans ce sens et lui laisser libre choix. La question de la
partie qui doit supporter l'installation de ce système a été réglée par le président
de la République, décidant de charger le Groupe Sonelgaz
d'équiper gratuitement les foyers de systèmes d'alarme (lumineux et sonores)
pour prévenir les fuites du monoxyde de carbone. Et, d'introduire
obligatoirement ce genre de systèmes dans le cahier de charges de réalisation
des projets d'habitation, toutes formes confondues. Mais qu'en sera-t-il pour
les anciennes habitations ? Peut-être qu'il faut s'enquérir en premier lieu des
sources d'approvisionnement en détecteurs de CO, avant de penser à équiper tout
le parc national d'habitation. Dans l'immédiat, seule l'importation de ce
capteur chimique peut régler le problème, tout en prévoyant de le fabriquer
localement par des sociétés étrangères ou en partenariat avec des entreprises
locales en nombre conséquent pouvant équiper quelque 7 millions de logements.
En
attendant, on peut toujours compter sur des mesures gratuites et simples à
adopter pour éviter les intoxications au monoxyde de carbone. Soit la
vérification périodique des appareils de chauffage, le recours à des
installateurs professionnels et l'aération des domiciles.