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ONU: Réserves de l'Algérie sur une recommandation marocaine

par Ghania Oukazi

La mission permanente de l'Algérie auprès des Nations Unies à New York vient d'exprimer ses réserves à propos «des indues louanges que le Maroc voulait attribuer au président du Comité Al-Qods, le roi Mohamed VI».

C'est ce que fait savoir l'ambassadeur Nadir Larbaoui en affirmant «comme à l'accoutumée, le représentant du Maroc a tenté avant-hier d'imposer l'inclusion dans le projet de déclaration de l'OCI d'un paragraphe faisant l'éloge des efforts chimériques de son roi, en sa qualité de président du Comité Al-Qods, dans la défense de la ville et des lieux saints ». Nadir Larbaoui explique ainsi, qu'en «manipulant le Comité Al-Qods le Maroc a encore une fois dévoilé la laideur de son visage, au su et au vu de la communauté internationale».

Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations Unies fait remarquer en effet que «profitant de toute occasion pour polir l'image fanée de son pays, surtout après sa normalisation avec l'entité sioniste, le représentant du Maroc à New York n'a pas hésité à exploiter la situation dramatique qui prévaut à la mosquée Al-Aqsa suite à l'incursion condamnable d'un ministre israélien, en ne trouvant pas mieux que de solliciter auprès de ses collègues, dans un nouvel épisode d'une série clownesque, l'inclusion d'un paragraphe louant les efforts imaginaires du roi du Maroc, en sa qualité de chef du Comité d'Al-Qods, dans la défense de la ville et des lieux saints ».

Larbaoui souligne alors que «ce rôle présumé n'est vu ni reconnu que par le Makhzen et son inénarrable représentant lui-même dans ses hallucinations, étant donné que les projets de déclarations préliminaires préparés par la présidence palestinienne pour le groupe arabe et par la présidence pakistanaise pour le groupe de l'Organisation de la coopération islamique en coopération avec la partie palestinienne, ne comportent aucune référence à ce comité, encore moins aux efforts de son président ».

L'ambassadeur algérien rappelle que «même le Comité ministériel de la Ligue arabe chargé des actions à entreprendre pour la défense de la ville sainte Al-Qods, dont le Maroc est membre, a rendu publique le 5 janvier dernier une déclaration qui ne fait aucune référence au Comité fictif présidé par le Maroc ».

Pur lui, «c'est dire l'ampleur de la déroute essuyée par le représentant marocain à New York, qui continue de manière éhontée et insolente à solliciter un soutien pour des efforts imaginaires de son pays qui continue de prendre en otage le Comité Al-Qods au profit de ses calculs étriqués et expose, une fois de plus, sa manipulation de la cause palestinienne ». Un Comité qui, relève-t-il, «est devenu fictif du fait qu'il ne s'est pas réuni depuis vingt ans par la volonté de son président, particulièrement dans un contexte fortement marqué par l'exacerbation d'une tension explosive ».

Face à cette tentative avortée du délégué marocain auprès de l'ONU que Larbaoui qualifie de « basses manœuvres », on apprend que «la délégation algérienne, forte de son argumentaire irréfragable, a prouvé devant tous les membres de l'OCI que la proposition marocaine ne correspondait en rien à la réalité, étant donné que le Comité Al-Qods, créé par l'Organisation de la coopération islamique en 1975, ne s'est réuni que deux fois au cours des deux dernières décennies, dont la dernière remonte à 2014.

Autre précision, «l'argumentaire de l'Algérie a recueilli l'adhésion et le soutien de tous, y compris la délégation palestinienne, à l'exception du Maroc qui a préféré être à l'origine du blocage de toute déclaration de solidarité avec la Palestine sur l'autel de son hypocrisie et de l'égoïsme et les caprice de son roitelet, servant au passage les intérêts de l'entité sioniste».

Le délégué palestinien quant à lui, président en exercice du groupe arabe, a fait sa déclaration au nom du groupe arabe, « sans aucune référence à un quelconque rôle imaginaire du président du Comité Al-Qods », affirme l'ambassadeur algérien à New York. Il précise que « la déclaration a recueilli le consensus arabe y compris du représentant marocain ». Ce qui est pour lui une «extrême humiliation».