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A peine
installé dans ses fonctions, le nouveau gouvernement mené par Netanyahu s'est
illustré de fort mauvaise manière aux yeux de la Communauté internationale. En
se rendant, mardi dernier, à la mosquée Al-Aqsa,
entouré de membres de la sécurité et un drone survolant les lieux, Itamar Ben Gvir, figure de
l'extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, a
clairement fait état d'une déclaration de guerre aux Palestiniens et de mépris
vis-à-vis de toute la Communauté internationale. Une visite, qualifiée par
l'Algérie de « prise d'assaut » d'Al-Aqsa, qui a
déclenché une pluie de condamnations de par le monde, au sein des alliés de
l'Etat sioniste eux-mêmes, en premier lieu les Etats-Unis, qui ont jugé «
inacceptable » toute action qui mettrait en danger le statu quo autour des
Lieux Saints et exprimé leur « profonde préoccupation » face à cette prise
d'assaut. Ainsi que l'Allemagne et la France qui ont lancé des mises en garde
sur le fait que cette action pourrait nourrir une flambée des violences.
L'Iran, le Hezbollah libanais et, bien sûr, la Ligue arabe et ses pays membres,
y compris ceux qui ont normalisé leurs relations diplomatiques avec Israël,
dans le cadre des accords d'Abraham, ont tous condamné avec la plus grande
fermeté cette sortie du responsable israélien, qui menace de « faire exploser
toute la région », prévient-on.
A quoi fallait-il s'attendre ? Ce membre du gouvernement israélien devait savoir pertinemment qu'il ne serait pas accueilli avec des roses lors de son déplacement à Al-Aqsa, condamnable forcément aux yeux de la Communauté internationale, mais il n'en a eu cure. Allant jusqu'à défier le Hamas palestinien, qui a qualifié cette visite de « crime », en déclarant à partir d'Al-Aqsa que cette organisation « doit savoir que les temps ont changé ». Veut-il dire à travers cette phrase qu'on n'est plus en 2000, quand la visite sur ce lieu saint d'Ariel Sharon, avait provoqué des heurts sanglants entre Palestiniens et policiers israéliens, marquant le début de la seconde Intifada, qui a duré cinq ans (2000-2005), ni en 2021, pour rappeler les violences à Al-Qods qui avaient conduit à une guerre meurtrière de 11 jours ? Une chose est claire, ce membre du gouvernement israélien annonce la couleur de ce nouveau mandat de Netanyahu : traiter d'une main de fer les Palestiniens qui aspirent à un Etat libre et indépendant. Une position qui sonne comme une réplique aux pays arabes qui exécutent des pressions diplomatiques à l'ONU pour obtenir un siège à la Palestine au sein du concert des nations. Aussi, les israéliens ne sont pas insensibles à la « Déclaration d'Alger », et ils chercheraient bien, à travers cette provocation, et d'autres encore à prévoir, à prendre de vitesse, ou court-circuiter, ce récent effort d'Alger qui vise à rassembler toutes les factions palestiniennes autour d'un même objectif, l'indépendance de la Palestine avec Al-Qods comme capitale. Et si la meilleure réponse à cette provocation ne se trouve pas dans la violence mais dans la concrétisation rapide de la « Déclaration d'Alger », qui constitue une grande opportunité pour la réalisation de l'unité entre les différentes factions palestiniennes ? Loin de la vague des condamnations et des prévisions d'une montée de la tension, ce que les israéliens ont le plus à craindre, par ces temps qui courent, c'est l'union des factions palestiniennes. |
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