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«Les
couchers du soleil sont la preuve que les choses peuvent être belles». Beau
TAPLIN ? Jeune Auteur Australien.
Notre vie est jalonnée de fausses certitudes, supposément éclairées, d'impressions trompeuses, baignant dans l'ignorance, et, de mauvais pressentiments, nourrit par l'incompréhension. Nous avons tout le temps cette impression de manquer de temps, de chance, d'argent, de santé ou de quelques choses d'autre. Nous nous suffisons plus à nous-mêmes. En fin d'année, particulièrement, il serait intéressant de comprendre pourquoi les choses peuvent s'accélérer de façon spectaculaires les denier jours. Nous sommes habités par l'impression de devoir clore des chantiers que nous avons ouverts tout au long de l'année, ou tout au long de notre vie, et ce avant la fin de l'année en cours, de cette année, comme si nous avions des objectifs chiffrés à réaliser, des bilans à déposer et des comptes à rendre. On devient malheureusement plus comptable et moins philosophe. Les derniers jours de chaque année déclenchent une sorte de chronomètre qui accélère le rythme de notre vie. Nous avons le sentiment que les jours ne suffisent plus, que les nuits sont courtes et notre temps parait stérile. Nous devenons plus exigeant, nous nous préoccupons des quantités et se soucions peu de la qualité. Mais nous avons aussi l'impression de revivre les mêmes choses, ceux de l'année d'avant et peut être ceux de celle d'avant-avant. On a aussi le sentiment qu'on s'est claquemuré dans une sorte de boucle temporelle, élément souvent utilisé comme dynamique pour scénariser des œuvres de fiction, où nous sommes seuls à avoir conscience de tout ce qui arrive et tentons de sortir de notre péripétie. La représentation que l'on a sur la boucle temporelle est un moment figé dans le temps qui recommence éternellement jusqu'à que l'on puisse, ou non d'ailleurs, y mettre fin. Mais est-ce intéressant de s'offrir un temps restreint pour le revivre tout le temps, est-ce intéressant de revivre encore et encore le même moment même s'il est doux, même s'il est merveilleux, même s'il est à notre avantage. Nous le savons, l'unique manière de se sortir de la boucle est d'observer pour mieux maitriser son environnement, d'améliorer ses connaissances pour progresser et surtout d'apprendre plus sur soi pour réussir sa vie. La répétition nous permet de nous améliorer, l'analyse nous permet d'éviter les échecs et de reproduire les succès afin d'en faire des réussites. Mais la fin de l'année marque, pour la plupart, des regrets, des soupirs et des remords. D'avoir, fait, manqué de faire, d'avoir oublié ou encore d'avoir manqué de discernement et l'on fait fi, souvent, des belles choses qu'on a vécues, réalisées ou vu se réaliser. De trahison à lâcheté puis à déshonneur, la vie devient déception. Mais la vie n'est pas que cela, il y a du courage en Iran, de l'honneur en Afghanistan et la loyauté en Ukraine. Mais il y a tout cela aussi, tout le temps et tout autour de nous, ne nous y trompons pas. Nous avons, pour une fois, vécu une fin d'année exceptionnelle, le Qatar a été une bonne terre d'accueil de l'humanité et a offert à la planète foot, en cette fin d'année, une coupe du monde hors normes. Les pays arabes et d'Afrique ont battu des nations footballistiques de premier plan et éliminé des favoris. Nous avons vu perdre les français, les argentins et les belges. Nous avons vu éliminer les espagnoles et les portugais, nous avons assisté à des records d'affluences et de but inscrits. Cette fin d'année a connu un évènement footballistique exceptionnel, une organisation exceptionnelle, des victoires exceptionnelles, une qualification exceptionnelle, une finale exceptionnelle et un MESSI exceptionnel. Nous avons perdu une grande reine, Élizabeth II, qui dirigeait 15 pays dans les cinq continents, un homme politique de premier plan Gorbatchev, précurseur du changement dans un monde alors figé, un footballeur de génie, Faouzi Mansouri, titulaire de la légendaire équipe d'Algérie qui a battue l'Allemagne en coupe du monde 1982, une journaliste engagée, la Palestinienne Shireen Abu Akleh, un théologien d'exception, Cheikh Abou Abdessallam, un prédicateur reconnu, l'égyptien Youssef al-Qaradawi, un acteur généreux et adulé Mohamed Hilmi et un homme de classe Mahfoud karbedj. Nous en avons perdu des milliers d'autres, paix à leurs âmes. Plus d'un milliard de personne sont en guerre ou en conflit actuellement (directement), la guerre en fait est une constante de notre vie, le monde connait une guerre mondiale qui ne dit pas son nom puisqu'elle est menée par pays interposés. L'Europe découvre son impuissance à se protéger et pointe sa vulnérabilité militaire, son impuissance énergétique et sa gaucherie stratégique. L'Amérique, comme à l'accoutumé, sort vainqueur de tout cela et profite, tel un charognard, de la misère et de la détresse de tous. L'Europe est en proie d'une inflation historique et menaçante qui renforce sa fragilité. Cette inflation sera exportée malheureusement partout dans le monde et spécialement en Afrique via les moyens de production, des matières premières essentiellement du blé et du lait, des produits usinés et issus de la transformation des matières premières y compris des hydrocarbures amis aussi et surtout des services et diverses productions intellectuelles. L'humanité semble désormais glisser des défis vers ce qui est autrement plus complexe, vers des paradoxes. Ainsi la poursuite effrénée de la hausse du revenu par habitant selon un design précis et normé, ne se traduit ni par une hausse du niveau du bien être des individus, ni par celui du bonheur ressenti par le citoyen (le paradoxe d'Aesterlin). La croissance à tout va n'est pas la solution apparemment, c'est devenu le problème. A mesure qu'augmente l'efficacité d'utilisation d'une ressource, l'on constate une augmentation de sa consommation au lieu d'une diminution. En fait, l'introduction de technologie dans le but d'améliorer la rationalisation de l'utilisation des ressources, augmente au lieu de diminuer la consommation de celles-ci. De nos jours, on pourrait le dire aux puissances occidentales en matière d'énergie particulièrement (le paradoxe de Jouvens). Le développement de la scolarisation et l'acquisition de diplômes supérieurs ne se traduit pas, pour les individus, par une amélioration du statut social. Les enfants plus diplômés que leurs parents n'ont pas nécessairement un meilleur statut (le paradoxe d'Anderson). La mise à mal du principe selon lequel le commerce international se conformerait à la théorie de l'avantage comparatif qui fait qu'un pays exporte les biens produits à partir des ressources dont il est le plus fortement doté (le paradoxe de Leontief). Enfin, le regain de la pensée groupale où des décisions sont prises sous l'apparence de consensus jamais formés. Dans la fameuse fable que propose Jerry Harvey, pour l'illustration des maus de la pensée groupale, aucun des quatres membres d'un groupe ne souhaitait se rendre à Abilene, dans l'état du Texas, mais, par crainte de s'offenser et de se contredire mutuellement, ils y finissent tous (le paradoxe d'Abilene). Nous ne voulons ni trahison ni déloyauté, nous ne voulons ni injustice ni iniquité, nous ne voulons ni conflit ni guerre, mais à en croire ce cher vieux Harvey, à, examiner tout ce qui nous entoure, nous les aurons, avec le regain de la pensée groupale, nous aurons tout cela. Ces choses-là représentent l'élément constant de notre boucle temporelle et c'est ce qui nous permet justement de mieux maitriser notre destin. |
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