Très affligé par la
souffrance de nombreux patients qui ont besoin d'une greffe de foie, le
professeur Abdelkrim Boudjemaa, chef du service de
chirurgie hépatique et biliaire au CHU de Rennes, en France, préconise de
poursuivre ce qui a été réalisé auparavant en Algérie dans le domaine de la
transplantation hépatique.
Invité,
hier, de Radio Constantine, le professeur Abdelkrim Boudjemaa,
considéré de nos jours comme l'un des meilleurs chirurgiens du monde dans le
domaine de la chirurgie du foie et la transplantation hépatique, a parlé, dans
ce sens, des occasions, lors du lancement de la transplantation hépatique en
Algérie, où il a eu à participer à des opérations à Alger, à travers quatre ou
trois opérations, dira-t-il, ainsi que l'aide qu'il a apportée dans ce même
cadre à une équipe médicale à Batna, qui a effectué un certain nombre de
greffes de foie, et une autre expérience à l'hôpital militaire de Constantine
avec le personnel médical, « où nous avons effectué une greffe de foie »,
indiquera-t-il encore. « J'espère que de telles opérations se poursuivront en Algérie, car les
capacités sont disponibles, l'expertise médicale algérienne est distinguée et
la volonté est présente », a-t-il lancé sur les ondes
de Radio Constantine. Non sans regretter l'absence de telles opérations en
Algérie à l'heure actuelle et la nécessité de fournir une assistance pour
toutes ces expertises médicales. « Les médecins algériens sont capables
d'atteindre l'excellence, ils doivent donc se concentrer sur le volet de la formation
», a recommandé le professeur Abdelkrim Boudjemaa.
Considérant dans ce sillage que « rien n'empêche de pratiquer ce type
d'opérations en Algérie, au lieu que des Algériens se rendent en France et en
Turquie pour subir une greffe de foie ». Selon son diagnostic sur ce registre,
aujourd'hui, l'Algérie n'a besoin que d'une meilleure organisation, pour
relancer ce genre d'opérations et se concentrer un peu sur le côté formation,
notamment. Le professeur poursuit son intervention en affirmant que la chose la
plus importante que la science ait atteinte aujourd'hui dans le domaine de la
transplantation et de la chirurgie du foie est de diviser ou de couper le foie
en deux parties. Ce qu'on appelle la greffe auxiliaire hépatique, dont il est
l'inventeur. « Cela nous permet de faire deux greffes de foie à travers un foie
», a-t-il expliqué. Ajoutant que cette technique
donne la possibilité à un plus grand nombre de patients de subir une
transplantation hépatique compte tenu du problème de dons d'organes et du
manque de donneurs. « Nous n'avons pas réussi à l'appliquer parfaitement, mais
c'est aujourd'hui la technologie la plus récente dans le monde », a-t-il souligné. Une technologie très précise et sensible,
elle demande plus d'organisation, de concentration et certains calculs plus que
de techniques et d'équipements. En tout cas, a-t-il
soutenu, ce n'est pas une chirurgie compliquée, elle nécessite plutôt une
organisation serrée. Parmi les facteurs qui mènent au succès de l'opération, il
est nécessaire que le patient ne soit pas dans un état critique, a-t-il relevé, en soulignant qu'on ne doit pas attendre
longtemps avant d'effectuer l'opération afin de ne pas aggraver l'état du
patient. Pour le donateur, il y a deux conditions, il doit être un membre de la
famille du patient (père, frère, mère, fille...), et il doit subir des examens
très approfondis. Le professeur Abdelkrim Boudjemaa
indiquera dans ce contexte qu'après la greffe, le patient doit subir une
observation médicale très particulière par un médecin formé dans le domaine du
suivi médical, qui nécessite une grande organisation. Au cours de la première
année de transplantation hépatique, le patient devrait avoir entre quatre et
cinq rendez-vous d'observation médicale. Et, cinq à six ans après la greffe, il
peut faire un suivi médical et une observation une fois par an. « Il doit
suivre un mode de vie organisé et sain », a-t-il
conseillé dans ce sillage, dont la régularité quotidienne dans la prise de
médicaments, faire de l'exercice, éviter de manger du sucre et du sel, boire
beaucoup d'eau.