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L'Algérie a plaidé en
faveur d'un statut de membre permanent pour l'Union africaine, au sein du
Conseil de sécurité et a réclamé, à ce sujet, de ne pas recourir à «toute
initiative pressée obligeant les Etats membres à lancer des négociations sur la
base de textes non consensuels n'exprimant que l'opinion des deux
co-présidents».
Le plaidoyer a été déployé vendredi, par le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, à l'occasion de la tenue de l'Assemblée générale à New-York. La requête n'est pas nouvelle tant l'Algérie insiste sur une réforme impérative et effective des organisations régionales et internationales à l'exemple de la Ligue des Etats arabes et de celle des Nations Unies. Pour les deux, ses demandes sont claires et insistantes. Par celle de l'ONU, elle veut qu'elle permette à l'Union africaine d'intégrer le Conseil de sécurité onusien, en tant que membre permanent, à part entière. C'est ce qu'elle qualifie de «nécessité de remédier à l'injustice historique, persistante et de longue date, subie par le continent africain au sein du Conseil de sécurité». Son ambassadeur, Nadir Larbaoui a fait valoir cette «nécessité» en abordant la question de «l'augmentation des membres du Conseil de sécurité et autres questions connexes ayant trait à cette institution internationale, au sein de laquelle, a-t-il dit «l'Afrique est injustement absente dans la prise de décisions internationales, notamment sur les questions liées à la région africaine» et que «le moment est venu pour que la Communauté internationale puisse y remédier en particulier lorsqu'elle traite de la question relative à l'attribution de sièges permanents et non permanents, aux pays africains au sein du Conseil de sécurité élargi, et ce, en augmentant la présence et la représentation de l'Afrique, comme établi par le Consensus d'Ezulwini et la Déclaration de Syrte, adoptés par l'Union africaine, en 2005, et cela devrait être reflété dans les prochaines négociations intergouvernementales». Un Consensus obtenu, lors de la tenue du Conseil exécutif de la 7ème Session extraordinaire de l'UA, tenue les 7 et 8 mars 2005, à Addis-Abeba, en Ethiopie, faisant valoir la «position commune africaine sur la réforme des Nations Unies». «L'Algérie attache une grande importance à la réforme de l'ONU» Ses membres ont soutenu que «l'objectif de l'Afrique est d'être pleinement représentée dans tous les organes de prise de décisions des Nations Unies, particulièrement au Conseil de Sécurité qui en est son principal organe pour les questions liées à la paix et à la sécurité internationales». La pleine représentation de l'Afrique au Conseil de sécurité signifie, selon eux, son obtention d'«au moins deux sièges permanents avec tous les privilèges et prérogatives des membres permanents y compris le droit de veto et cinq sièges non permanents». L'UA a demandé, en même temps, sa participation «effective aux négociations commerciales de l'OMC et dans l'ensemble du système commercial mondial». C'est dans cet esprit que Larbaoui a expliqué que «conformément aux principes et objectifs des Nations Unies, en particulier le principe de l'égalité souveraine entre tous, les Etats membres, (l'Algérie) attache une grande importance à la question de la réforme et de la représentation équitable au Conseil de sécurité, qui est l'un des principaux piliers du processus de réforme globale des Nations Unies». Il a rappelé qu'elle est «l'un des premiers pays qui a appelé et encouragé le processus d'élargissement de la composition du Conseil de sécurité et d'amélioration de ses méthodes de travail, et participé activement aux premières réunions du Groupe de travail, à composition non limitée, sur la réforme du Conseil de sécurité». En outre, a-t-il ajouté, «en tant que membre du Comité des dix (C10) de l'Union africaine, sur la réforme du Conseil de sécurité, considère toujours les négociations intergouvernementales comme la seule plate-forme pour discuter du processus de réforme conformément à la résolution 62/557 adoptée par l'Assemblée générale, le 15 septembre 2008, qui stipule que les positions et propositions des Etats membres doivent être prises comme base de négociation, et souligne l'importance et la nécessité de tenir compte de l'équilibre entre les cinq principales questions du processus de réforme du Conseil de sécurité, au moment de commencer à s'engager dans la conduite des prochaines négociations». Négociations auxquelles l'Algérie accorde, par la voix de son diplomate à new York, «une grande importance» pour éviter d' «imposer des initiatives ou des textes qui ne recueillent pas l'accord de tous les Etats membres, ou fixer un calendrier inadapté ou adopter une approche fragmentée et sélective non conforme à l'esprit de réforme globale et qui ne répond pas aux souhaits et aspirations de tous les Etats». Les plaidoyers de l'Algérie auprès des Nations Unies Ce qui le pousse à prévenir de «toute initiative pressée obligeant les Etats membres à lancer des négociations sur la base de textes non consensuels, n'exprimant que l'opinion des deux co-présidents, (qui) pourrait conduire à des résultats contre-productifs contraires aux objectifs de ces négociations et que, par conséquent, les Etats campent sur leurs positions tout en exacerbant leurs différends». L'ambassadeur algérien appuie sa requête sur «les réalités géopolitiques actuelles sur la scène internationale (qui) imposent à la Communauté internationale une réforme globale du Conseil de sécurité de manière consensuelle dans le cadre des prochaines négociations intergouvernementales et de parvenir véritablement à une représentation juste et équilibrée au sein du Conseil de sécurité, afin d'appuyer son rôle dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales». Pour rappel, en décembre 2021, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères de l'Ethiopie et président du Conseil de la Paix et de la Sécurité de l'UA, Demeke Mekonnen Hassen, a déclaré, lors du séminaire qu'il a co-présidé, à Oran, sur «le renforcement de la coordination et de la sécurité de l'UA et les membres non-permanents au Conseil de sécurité de l'ONU pour réaliser les objectifs africains», que «la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU nécessite une coopération Sud-Sud, nous voulons que la composition du Conseil de sécurité de l'ONU soit équitable reflétant le monde entier». Il a noté que «le séminaire d'Oran est important, car les membres africains au Conseil de sécurité agissent pour promouvoir la voix de l'Afrique». Pour rappel, deux membres du Conseil de sécurité soutiennent l'obtention d'un siège permanent de l'UA au sein du CS onusien, à savoir la Russie et la Chine. L'on note que l''Algérie mène en parallèle une grande campagne pour obtenir un siège non permanent au CS de l'Onu pour l'année 2024-2025. |
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