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Le psoriasis n'est pas une maladie
dermatologique banale, elle est handicapante et invalidante notamment dans ses
formes sévères. Le Pr Amar Khodja, chef du service
dermatologie au CHU Mustapha Pacha, a mis l'accent sur la nécessité de
diagnostiquer la maladie précocement, mais aussi de la traiter
systématiquement. Et surtout de ne pas la confondre avec d'autres maladies,
notamment la maladie de Bowen qui est caractérisée par l'apparition de lésions
précancéreuses cutanées.
Intervenant hier, lors d'une journée de formation et d'information organisée par les laboratoires Beker au profit de la presse, à Alger, le Pr a affirmé que les personnes ayant du psoriasis ont 40% de risque de développer une dépression, avec le risque d'être confronté à des pensées suicidaires, notamment ceux qui ont de formes sévères. Le Pr a tenu à affirmer que le psoriasis est une dermatose inflammatoire chronique qui provoque des modifications au niveau de la peau, et parfois sur l'ensemble des parties du corps. C'est une maladie chronique souvent visible et stigmatisante. Ce qui impacte lourdement la qualité de vie des patients. La maladie est parfois méconnue du grand public et les patients se sentent souvent rejetés que ce soit dans le monde du travail ou dans l'entourage. Un membre de l'association nationale du psoriasis, Boussakine Youcef, lui-même atteint de cette maladie, a dans son intervention précisé qu'il a raté deux années de son cursus universitaire par le fait que son professeur refusait de corriger ses copies, pensant par méconnaissance que la maladie est contagieuse. Il dira aussi que certains ont vu leur demande de travail refusée suite à leur maladie qui est apparente et visible. Le Pr Khodja a affirmé dans ce contexte que 17% des patients atteints de psoriasis se retrouvent au chômage, « rejetés par les employeurs en raison de leurs conditions physiques ». Ce qui entraîne, selon le professeur, un déni de soi avec un impact psychologique important pour la majorité des patients. Il dira également que le psoriasis peut être associé dans 30% des cas au psoriasis rhumatoïde, précisant que les plaques de psoriasis peuvent être particulièrement douloureuses, avec des sensations de brûlures qui empêchent parfois les malades de bouger et d'avoir une vie normal, notamment si la maladie n'est pas traitée. Il affirme que « le psoriasis n'a rien à voir avec les maladies infectieuses ou contagieuses ». Les traitements du psoriasis existent. Certes, ils ne permettent pas de guérir la maladie mais ils permettent de soulager les symptômes et de calmer les poussées. Pour ce qui est de leur disponibilité, hormis certaines ruptures, les traitements classiques existent en Algérie et ils sont remboursés par la sécurité sociale. En attendant bien évidemment l'introduction des traitements innovants, sachant que certains ont déjà obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) mais ils sont toujours bloqués « en raison de leur coût exorbitant ». Le Pr Khodja a plaidé pour l'acquisition de ces traitements en proposant aux pouvoirs publics de payer ne serait-ce que 50% du prix et que le reste soit couvert par les associations d'aides aux malades. Le représentant de l'association nationale de psoriasis, Boussakine Youcef, a relevé le problème de la disparition d'un traitement pour les enfants souffrant de psoriasis, depuis 2007. Il a également soulevé le problème des rendez-vous obtenus avec 3 mois de retard. Et ce, dit-il, du fait du nombre réduit des services et des centres. «Nous avons seulement 8 services qui prennent en charge les malades atteints de psoriasis, ces derniers sont installés dans les grandes villes». A retenir que le psoriasis touche environ 125 millions de personnes dans le monde et 2 à 3% de la population algérienne, soit près d'un million de cas. |
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