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«Pour lutter contre le
dérèglement climatique, il faudra impérativement que les économies du monde ne
considèrent plus la nature comme une marchandise et les politiques doivent
faire appel plutôt à une gouvernance intelligente en utilisant des alternatives
efficaces et peu coûteuses», nous disent des experts algériens.
«Préoccupés par le fait que l'activité humaine a augmenté sensiblement les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, que cette augmentation renforce l'effet de serre naturel et qu'il en résultera en moyenne un réchauffement supplémentaire de la surface terrestre et de l'atmosphère, ce dont risquent de souffrir les Ecosystèmes naturels et l'humanité,(...)», «sachant en outre que les pays de faible élévation et autres petits pays insulaires, les pays ayant des zones côtières de faible élévation, des zones arides ou semi-arides ou des zones sujettes aux inondations, à la sécheresse et à la désertification, ainsi que les pays en développement ayant des Ecosystèmes montagneux fragiles, sont particulièrement vulnérables(...)», l'article 2 stipule que «l'objectif ultime de la présente Convention et de tous instruments juridiques connexes que la Conférence des Parties pourrait adopter est de stabiliser, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. Il conviendra d'atteindre ce niveau dans un délai suffisant pour que les Ecosystèmes puissent s'adapter naturellement aux changements climatiques, que la production alimentaire ne soit pas menacée et que le développement économique puisse se poursuivre d'une manière durable». Gérée par l'ONU, les Cop, de leur première édition à leur 26ème qui a eu lieu à Glasgow du 1er au 12 novembre 2021, en partenariat avec l'Italie, ont toutes retenu les mêmes recommandations mais, se désolent les experts, «rien de concret n'a été entrepris pour sauver la planète terre». L'accord de Paris adopté en 2015 a lui repris le travail qui a été fait pour en faire un accord qui doit «contribuer à la mise en œuvre de la Convention, notamment de son objectif, et vise à renforcer la riposte mondiale à la menace des changements climatiques, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté (...)». La sécurité alimentaire, «la priorité des priorités» L'accord explique clairement ce qui doit être entrepris dans ce sens mais les experts regrettent que «les pays du Nord n'ont pas tenu leurs engagements financiers, parce qu'ils ne veulent pas que les pays non avancés affirment leur indépendance en matière d'alimentation et bien d'autres, ils tiennent à ce qu'ils leur restent dépendants de toutes les importations occidentales». Un Fonds vert pour le climat n'a été créé qu'en 2018 par les Etats membres de l'Onu, avec une cagnotte d'un milliard de dollars, «mais plus rien !», disent les experts. D'ailleurs, notent-ils, «jusqu'à aujourd'hui, les critères des pays éligibles aux aides de ce Fonds n'ont pas été fixés. C'est un peu comme le Fonds arabe d'aide aux pays en difficulté, c'est la Tunisie qui en a bénéficié (décision pendant le Sommet), on se demande pourquoi la Tunisie et non la Somalie, le Soudan ou le Liban ? Ils ont plus de problèmes que la Tunisie, qui elle a des problèmes plutôt politiques», soutiennent-ils. Reste que nombreux sont les pays qui souffrent de pauvreté, de sécheresse, d'inondations, de manque d'alimentation, d'eau, stress hydrique, canicule, feux de forêts... Lundi, à Charm El Cheikh, en Egypte, la participation occidentale était mêlée à celle latine, asiatique et africaine. «Les plus forts viennent expliquer aux plus faibles comment diminuer les gaz à effet de serre et toutes les pollutions pour sauver ce qui reste à sauver alors que ce sont eux qui polluent alors que les autres en subissent toutes les conséquences désastreuses», font constater les experts. D'ailleurs, ce n'est pas fortuit que le Sommet arabe d'Alger a montré la nécessité d'une stratégie de sécurité alimentaire et la première table ronde de la Cop 27 qui s'est tenue lundi expose la même problématique. «La sécurité alimentaire -comme celle de l'eau- est devenue la première nécessité pour l'humanité, notamment pour ceux dont les ressources ont été pillées», relèvent-ils. Pour les experts, «c'est excellent d'avoir commencé avec cette table ronde, c'est la priorité des priorités. Ça veut dire que le Sommet arabe a réussi à réveiller la conscience des gouvernants arabes pour anticiper avec un dossier aussi brûlant que la sécurité alimentaire ou disant l'insécurité alimentaire au Yémen et au Soudan. Et non avec la capitulation aux sanctions occidentales pour donner une contrepartie à la production du pétrole». Notons que le représentant du Yémen a lancé à partir de la Cop 27 un appel à l'aide en raison des problèmes sociaux qui minent la société yéménite depuis que la guerre a émietté ce petit pays qui partage d'importantes frontières avec l'Arabie saoudite. |
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