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Incertitudes du scrutin

par Abdelkrim Zerzouri

Deux ans après l'élection présidentielle américaine, qui a failli entraîner le pays dans le chaos, l'urne est à nouveau sollicitée, le 8 novembre prochain, pour élire les candidats à la Chambre des représentants, renouveler le tiers du Sénat et de nouveaux responsables dans plein de postes au sein de l'appareil législatif. Autant dire une vaste opération de reconstitution du personnel politique, qui aura une forte influence sur la deuxième partie du mandat de l'actuel président Biden, très « paralysante » dans le cas où les opposants à sa politique (les Républicains) raflent la majorité des sièges. En sus du fait que cela balisera le terrain à un retour de Trump à la Maison Blanche, en 2024. Il s'agit des élections de mi-mandat (midterms) aux Etats-Unis, qui s'annoncent très serrées entre Républicains et Démocrates, et qui ne laissent indifférents ni les Américains ni d'autres peuples et dirigeants du monde, tant la politique américaine façonne la géopolitique mondiale. A commencer par cette guerre en Ukraine, qui pourrait enregistrer un tournant si les Républicains remportent la majorité des 435 sièges de la Chambre des représentants et les 35 sièges du Sénat. Connaissant les positions de l'ex-président Trump franchement opposé à la guerre en Ukraine, ne cessant de répéter ces dernières semaines qu'avec lui cette guerre n'aurait pas eu lieu, et son poids au sein du parti républicain, en cas de victoire de ses partisans, c'est tout simplement le visage de ce conflit qui va changer. Et avec lui tant d'autres changements dans le monde sur les plans géopolitique et économique. Comment alors ne pas s'intéresser à ces élections de mi-mandat ? D'autre part, même si Républicains et Démocrates ont en commun la défense d'Israël, le lobby juif américain va peser de tout son poids en faveur des Républicains, qui défendaient mieux les intérêts d'Israël avec Trump à la tête de l'administration américaine dans le dossier nucléaire iranien, le renforcement des rangs des pays aux accords d'Abraham (normalisation des relations de pays arabes avec Israël) et autre soutien aux transferts des ambassades, notamment américaine, de Tel-Aviv vers El Qods occupé. Sur la question du climat, qui occupe les devants de la scène mondiale, les Républicains pourraient bloquer les lois qui véhiculent la défense de l'environnement. L'enjeu économique n'est pas des moindres, puisque le président Biden avait soutenu dans ce sens, il y a un mois, à propos de cette élection de mi-mandat et ses effets potentiels sur registre qu'« il s'agit d'un choix entre deux façons très différentes de considérer l'économie ». Sur le plan international, même si le président en exercice garde haut la main dans ce domaine, une prérogative constitutionnelle, il pourrait perdre les moyens de sa politique, notamment les difficultés de faire passer les votes sur les aides financières consenties à des pays étrangers, comme l'Ukraine. Mais, dans l'ensemble, quelles que soient les incertitudes sur l'issue du scrutin du 8 novembre prochain, le pouvoir du président Biden ne sera nullement ébranlé durant les deux années qui lui restent à passer à la Maison Blanche. Pas tant que l'avenir de son parti si les Républicains prenaient le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat, ainsi que d'autres postes de gouverneurs dans des Etats clés, qui pèsent dans le choix des présidents.