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Plus que dix jours pour la
tenue à Alger de la 31ème session du Sommet des chefs d'Etats membres de la
Ligue arabe, où près de 20 d'entre eux sur les 22 seront présents.
Ce qui fait dire aux observateurs avertis que «ce sera une participation record par rapport à tous les sommets arabes qui se sont tenus par le passé, ce qui est un indice de taille pour la réussite de celui du 1 et 2 novembre prochain». C'est ainsi qu'Alger s'attend à recevoir le président égyptien Abdelfattah El Sissi qui prendra le soin d'être accompagné, en plus de ministres et hauts responsables, par une soixantaine de représentants des médias de son pays, entre publics et privés, presse écrite et audiovisuelle. Ceci, en prévision d'une couverture la plus large possible des travaux du Sommet de la Ligue arabe dont le Secrétariat général actuellement aux mains d'Ahmed Abou El Gheith a toujours été égyptien. Mohamed Ben Salman, le prince héritier de l'Arabie Saoudite, viendra avec une forte délégation ministérielle, au minimum 16 ministres ainsi que d'autres hauts responsables de hautes institutions du Royaume sans compter un nombre important de représentants des médias. Il est probable que MBS prolongera son séjour à Alger au-delà des deux jours du Sommet pour y effectuer une visite officielle après avoir «reporté » celle qu'il devait faire il y a quelques mois. Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, l'émir du Qatar, sera aussi parmi les hôtes d'Alger. Les Emirats Arabes Unis seront représentés par Mohammed ben Rachid Al Maktoum, vice-président, émir de Dubaï, 1er ministre et ministre de la Défense. Il viendra en remplacement du président des EAU et émir d'Abou Dhabi, Mohamed Ben Zaeyd Al Nahyane. Considéré comme l'un des plus importants producteurs d'hydrocarbures (pétrole et gaz), les Emirats envoie Al Maktoum qu'on dit rompu aux questions économiques et financières, après que l'OPEP+ ait convenu d'une importante baisse de sa production, mettant ainsi les grandes puissances à leur tête les Etats-Unis en colère tant la question énergétique plombe les marchés mondiaux et l'ensemble des économies. Les dirigeants arabes en force à Alger Une question qui doit certainement tenir à cœur MBS, le monarque saoudien, qui vient pourtant de renforcer ses pouvoirs par sa nomination en tant que 1er ministre mais qui semble à la recherche d'un fort soutien arabe depuis que Joe Biden lui tient rigueur en raison du récent accord en question. L'émir du Koweït Nawaf Al Ahmad Al Jaber Al Sabah enverra le prince héritier Mishal Al Ahmad Al Jaber à qui il a délégué en 2021 un certain nombre de ses prérogatives constitutionnelles pour diriger cette richissime monarchie du Golfe. Le roi de Jordanie Abdellah II viendra lui aussi à Alger. L'Irak sera représenté par Abdel Latif Jamal, élu fraîchement président après la fin de mandat du président Barham Saleh. Faute de consensus au niveau du Parlement, le Liban n'a pu élire un nouveau président en remplacement de Michel Aoun dont le mandat arrive à sa fin le 31 octobre prochain. En attendant, c'est le président du Conseil des ministres, Najib Mikati, qui gère les affaires courantes du pays. C'est en principe lui qui viendra à Alger pour être écouté à propos de la crise multidimensionnelle qui ronge son pays. Le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, de la Mauritanie, Mohamed Ould El Ghazouani, du Conseil de souveraineté de transition du Soudan, Abdel Fattah Al Borhan, de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, de la Somalie, Hassan Sheikh Mohmaoud, des Iles Comores, Azali Assoumani, du Conseil présidentiel du Yémen, Rashad al-Alimi, du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Yunus Al Menfi, participeront tous au Sommet d'Alger. Le roi Mohamed VI a lui aussi confirmé sa participation au Sommet de la Ligue arabe où il sera accompagné de son fils, le prince héritier Hassan III, ainsi qu'une trentaine de journalistes. Cheikh Mohamed Bin Mubarak Al Khalifa, roi de Bahreïn, se fera représenter par son fils, le 1er ministre, le prince héritier Salman Ben Hamad Al Khalifa. Le Sultan Haïtham ben Tariq du Sultanat d'Oman enverra lui Youssef al-Alawi son ministre des Affaires étrangères. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, de l'Union africaine, Macky Sall, de l'Organisation de la Coopération islamique(OCI), Hissein Brahim Taha et d'autres hauts responsables d'institutions régionales et internationales seront tous les hôtes de l'Algérie à cette occasion. «La terre contre la paix» Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est en évidence l'invité de marque d'Alger durant ce sommet arabe. Abou Mazen le sera parce que la cause palestinienne devrait revenir au centre des préoccupations des Etats arabes pour réconcilier les Palestiniens entre eux, mettre un terme aux exactions des sionistes et lutter pour l'indépendance des territoires occupés. C'est ce qui fait du Sommet d'Alger un événement qui, selon les observateurs, «suscite l'intérêt de tout le monde à plus d'un titre». Un monde à la croisée des chemins, avec ses équilibres fragilisés qui ne le sont plus, ébranlés comme ils le sont par la crise économique, les conséquences désastreuses de la guerre en Ukraine, celles de la pandémie de la Covid-19, les dramatiques inégalités entre son Nord et son Sud, la multiplication de ses conflits armés arabo-arabes? C'est pratiquement de ces situations alarmantes que le Sommet d'Alger a tiré son ordre du jour. Au centre de ses travaux, donc la cause palestinienne avec en point de mire une demande expresse de l'Algérie soutenue par plusieurs pays arabes, de la réactivation de l'Accord de paix de Beyrouth de 2002 et ce par la mise en œuvre de son slogan «la terre contre la paix» en vue de contrebalancer «les accords d'Abraham» signés entre des pays arabes et l'entité sioniste. La déclaration d'Alger sera en principe le socle de la discussion sur les territoires occupés après qu'elle ait été scellée à Alger par 14 factions palestiniennes et approuvée par plusieurs pays arabes même si certains d'entre eux comme l'Arabie Saoudite n'en ont pas fait encore cas. Une déclaration dont la mise en œuvre attend la mise sur pied d'un groupe de travail arabe présidé par l'Algérie, et qui pourrait s'inspirer de la configuration de l'accord d'Alger de 2015, de paix et de réconciliation au Mali. Le Sommet se penchera sur la sécurité alimentaire, celle de l'eau, la question énergétique, la situation en Libye, en Irak, au Liban, en Syrie, au Yémen, au Soudan «conformément aux éléments principaux de la Charte de la Ligue arabe», sur la réforme de la Ligue arabe «par rapport à certains aspects de son organisation et son fonctionnement», pensent les observateurs. A la recherche d'un consensus arabe Toutes ces questions sont à la recherche d'un consensus qui devra unifier l'action des participants, réconcilier entre eux, et apaiser leurs esprits en tant que gestionnaires d'une région fragmentée par ses profondes divisions et divergences sur des questions pourtant essentielles pour sa survie. Des deux plateformes que le ministère algérien des Affaires étrangères a ouvert pour les accréditations de la presse étrangère, Alger s'attend à recevoir de nombreux représentants de médias publics (officiels) et privés de tous les pays arabes sans compter ceux en provenance de la Russie, des Etats-Unis, la Chine, le Japon, la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne, la Malaisie et le Sénégal. La presse nationale sera en évidence en force même si le nombre effarant de 1000 de ses représentants a été revu à la baisse pour des raisons, dit-on, de « fonctionnalité » au Centre des conférences (CIC) Abdelatif Rahal, où la logistique est des plus modernes. Elle promet en tout cas un très haut débit de connexion Internet par fibre optique et satellite, impératif pour un sommet qui se veut sans papier -une première pour la Ligue arabe- parce qu'il sera totalement numérisé. Alger abritera au CIC plusieurs réunions interarabes en prélude à cet événement qui prend une allure grandiose avant même sa tenue. Le 26 octobre, ce sont les délégués permanents des Etats membres de la Ligue arabe et de leurs MAE qui se réuniront pour finaliser tous les documents devant être paraphés par les participants. Le 27, ce sont les Conseils économiques et sociaux arabes qui se concerteront sur les questions économiques et sociales nécessitant un consensus arabe en présence des ministres arabes des Finances, l'Economie, l'Energie... Des points de presse seront tenus entre une réunion et une autre. Les délégations arriveront à Alger dans la matinée du 1er novembre et l'après-midi sera consacrée à l'ouverture du Sommet avec au programme les discours des chefs d'Etat et souverains arabes. Alger prévoit d'organiser à ses hôtes des visites touristiques à Djamaa El Djazaïr, au sanctuaire de Ryadh El Feth, peut-être à Notre Dame d'Afrique et d'autres sites d'une capitale qui possède l'une des plus belles baies au monde. |
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