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Jeudi,
l'hymne national palestinien a retenti du Palais des Nations de Club des Pins,
comme un certain 15 novembre 1988, date de l'établissement de l'Etat
palestinien à Alger.
C'était dans cette même salle où étaient présents jeudi soir, les états-majors des partis et mouvements politiques palestiniens pour signer «la Déclaration d'Alger», en présence d'ambassadeurs des pays arabes et d'autres occidentaux, des responsables de partis politiques algériens, des cadres de la nation. Une ambiance où l'émotion avait serré des gorges et réveillé des consciences et où l'enthousiasme, la fierté et l'optimisme éclairaient des visages. Les factions clamaient une réconciliation de leurs rangs pour pouvoir prendre à bras le corps une cause qui, souvent, subit des marchandages diaboliques à l'exemple de ceux qui ont prévalu à la signature «des accords d'Abraham» par certains pays arabes ou des années avant, les accords de Camp David ou d'Oslo. Le président de la République était présent ce soir-là aux côtés des politiques palestiniens qui marquent, depuis longtemps des territoires occupés comme Smaïl Haniyeh, Mustapha El Barghouti, Mostafa Nadji, Ahmed Majdalani, Salim Ali Bardini ou Talal Nadji et bien d'autres. Abdelmadjid Tebboune s'est félicité du paraphe de «la Déclaration d'Alger» par les factions palestinienne en qualifiant le moment «d'historique» parce que la salle rappelait, à tous, la présence du Conseil national palestinien et l'annonce par Abou Amar, le Président Yasser Arafat de l'établissement de l'Etat palestinien indépendant, un certain 15 novembre 1988. Par ce paraphe, a dit le président, «les factions palestiniennes ont répondu «au désir du peuple palestinien, à Gaza, en Cisjordanie, à El Qods, à la diaspora, et aussi à celui du peuple algérien». Son souhait «la Palestine devienne aux frontières de 67 indépendante avec comme capitale El Qods». «La division de nos rangs, ce corps qui nous ronge» Un coup de maître de la diplomatie algérienne que la présence, côte à côte, à Alger, des représentants de l'ensemble des factions palestiniennes avec en main une plate-forme pour sceller leur réconciliation. Le représentant de Feth, membre du Conseil exécutif, Azzam Ahmed s'est engagé au nom de son parti du haut de la tribune du Palais de Nations «de ne pas laisser cette déclaration lettre morte mais on sera les premiers à la mettre en œuvre». Smaïl Haniyeh, le chef du Hamas a remis à Tebboune «une médaille représentant El Qods en signe de reconnaissance», a-t-il dit. Les Palestiniens ont donné, à partir d'Alger, l'espoir qu'ils se «débarrasseront dans quelques jours», comme lancé par Azzam du Feth «de notre division, ce corps qui nous est étranger et qui nous a rongés». C'est l'ambassadeur de la Palestine à Alger, Faïz Abou Aïta, qui a fait lecture de «la Déclaration d'Alger, d'unification des rangs palestiniens». C'est, a-t-il dit, parce que «je représente la Palestine, la terre des martyrs, les prisonniers palestiniens, c'est une déclaration que bénit le Président Mahmoud Abbas, on se souvient du soutien indéfectible de l'Algérie à la Cause palestinienne, c'est le premier pays qui a reconnu l'Etat palestinien, il est aussi le premier qui a permis à Abou Djihad d'ouvrir, en 1963, à Alger, un bureau de représentation de la Palestine». Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a, dès le début de la cérémonie, salué «l'adhésion sérieuse et positive de toutes les factions palestiniennes, au processus d'Alger de leur réconciliation». L'on rappelle que l'Algérie a fait de ce moment de réconciliation palestino-palestinien, à Alger, un point d'honneur. Et comme affirmé par Ramtane Lamamra lors de sa récente conférence de presse, «l'unité de nos frères palestiniens est une condition pour la tenue du Sommet arabe d'Alger et sera une base solide pour sa réussite». Il a notamment déclaré que «nous avons fait ce que nous devions faire pour la participation des dirigeants arabes». Jeudi, il a annoncé la venue «la semaine prochaine du SG de la Ligue arabe, Abou El Ghieth et du ministre jordanien des Affaires étrangères pour continuer les discussions sur la préparation du Sommet, il y aura certainement d'autres personnalités qui vont venir pour la finalisation du processus de sa préparation». Le droit du peuple palestinien «à la résistance sous toutes ses formes» Le président du Bureau politique du mouvement palestinien Hamas disait n'avoir pas de mot pour décrire «ce moment de joie à Alger, mais qui est un moment de tristesse chez les Israéliens». Qu'ils soient tristes !» s'est-il exclamé. Smaïl Haniyeh s'est exprimé ainsi après le paraphe de «la Déclaration d'Alger» par les quatorze factions palestiniennes scellant leur réconciliation, jeudi au Palais des Nations de Club des pins, à Alger. Les Israéliens ne sont pas tristes mais fous, furieux de colère. Depuis près d'une semaine qu'ils assiègent le camp de Shaafat au nord-est d'El Qods après qu'un jeune Palestinien ait tiré sur les militaires d'un check point. Armés jusqu'aux dents, les militaires israéliens tirent depuis plusieurs jours sur des lycéens, des femmes, des enfants, des travailleurs, des jeunes et moins jeunes de la Cisjordanie qui se sont mis en grève générale ou appelé à la désobéissance civile face au colonisateur sioniste pour dénoncer «la punition collective» qui leur est affligée. El Qods, Ramallah, Naplouse, le camp de Jenin, El Biri, Bab ezzawia et de nombreuses localités, appellent à la levée du siège du camp de Shaafat où des malades chroniques n'ont plus de médicaments. Des responsables palestiniens ont saisi l'ONU, l'UE et autres organisations internationales «mais aucune n'a répondu». Les manifestants palestiniens, lance-pierres en main face à une armée sioniste blindée d'armements sophistiqués, scandaient jeudi matin «Unité nationale !», «Sortir du carcan des accords d'Oslo et renforcer la résistance populaire !» ; «Déposez la branche d'olivier et (re)prenez le fusil !». La déclaration d'Alger semble répondre à leurs revendications en consacrant l'engagement des factions palestiniennes «à réaliser l'Unité nationale palestinienne, à se rassembler autour d'un programme de lutte nationale, fédérateur de toutes les composantes du peuple palestinien, à développer et à élargir la résistance populaire et le droit du peuple palestinien à la résistance sous toutes ses formes». |
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