Troisième puissance économique européenne, l'Italie vient de basculer dans l'extrême droite. Elle s'est mise elle aussi au goût de la Pologne, de la Hongrie et a pris quelques teintes de la Suède et du Danemark pour que le vieux continent se fissure davantage et confirme le déploiement d'un populisme que la plupart des observateurs prévoyaient. L'Histoire a l'air de se répéter et il n'est pas anodin que le spectre de Benito Mussolini ressurgisse à Rome, avec des profils à l'identique apparaissant ailleurs, accompagnant une crise mondiale économique et sociale similaire à celle qui a embrasé la terre au début du 20ème siècle.

On n'en est pas là encore pour le moment. Mais les droites extrêmes gagnent du terrain dans une Europe chancelante dont l'Union ne semble plus convenir à ses populations qui l'ont choisie, de plus en plus convaincues qu'elles ont été flouées par le miroitement d'une civilisation qui a démontré finalement ses limites.

Dans plusieurs pays de l'Union, l'extrémisme a la voie libre. De hauts responsables européens confient qu'ils ne sont pas dupes quant à la ruée inévitable de l'extrême droite sur les institutions européennes pour en reconfigurer totalement leurs assises en fonction de leur vision idéologique. S'il n'est pas question de défaire l'Union, on devine le contenu et la configuration que la Française Marine Le Pen, le Hongrois Viktor Orban, l'Italienne Giorgia Meloni et d'autres à venir s'efforceront de lui donner. Aussi un bouleversement de la politique de Bruxelles n'ira pas sans incidences sur ses relations avec le reste du monde et ne manquera pas de perturber grandement les accords d'association avec les pays tiers.

L'Algérie et l'Italie viennent de s'entendre sur une large panoplie d'accords économiques et commerciaux bilatéraux. Avec l'arrivée au pouvoir de la droite populiste italienne, les Algériens devront garder un œil vigilant sur ce qui va s'apparenter à un séisme en Europe.