Samedi, au stade Zougari Tahar de Relizane,
c'était la fête pour les supporters de l'ASO, alors que ceux de l'ESS faisaient
grise mine de voir leur équipe malmenée, un fait très rare dans son long et
glorieux parcours. Cette euphorie est compréhensible après des années de
galère. Car, chaque saison, l'ASO est dépouillé de ses meilleurs joueurs,
évidemment attirés et débauchés par les clubs aux moyens conséquents. Cet été,
le recrutement a été ciblé dans la mesure où les nouveaux sont presque tous des
titulaires indiscutables, comme Nessekh, Morsli, Zenasni et Achour. Par
contre, l'effectif n'a pas été trop affecté par les départs. Durant plusieurs
années, et en dépit des difficultés, l'entraineur Zaoui,
en fidèle serviteur du club, a continué à travailler, obtenant une lente mais
réelle progression attestée par les chiffres. En effet, ayant évité la
rétrogradation de justesse en 2020-2021, l'ASO a fini au neuvième rang l'année
suivante. Cette fois, et sur la base des résultats et de la manière, il est
tout à fait logique que le club doit revoir ses ambitions à la hausse, se
retrouvant dans le wagon de tête au terme de la cinquième journée, à quatre
points du CSC, mais en tenant compte des matches en retard du CRB et de l'USMA.
En ce moment, il n'est pas interdit de penser que Zaoui
doit regretter de ne pas être resté à la barre technique du club. C'est Bougherara, qui a tant souffert lors de son passage au RC Relizane, qui est le driver heureux de cette équipe au jeu
collectif attrayant. C'est grâce à ce football offensif que les Chélifiens ont
obtenu une victoire qui fera, peut-être, date car il est rare que l'ESS subisse
quatre buts sans sauver l'honneur. Il faut préciser tout de suite que le
gardien sétifien Bouhalfaya
aurait encaissé le double sans que personne ne trouve à redire, tant les
occasions chélifiennes furent nettes et nombreuses. Dans notre article de
présentation, nous avions mis l'accent sur «la solidité des deux défenses »,
affirmant «que les buteurs ne seraient pas à la fête. » Au final, avec quatre
buts et une flopée d'occasions, les attaquants de l'ASO nous ont démentis, il
faut reconnaître cette réalité. Le spectacle s'est avéré plaisant avec de
fréquents renversements de jeu du fait que les Sétifiens
n'ont jamais baissé les bras malgré le score en leur défaveur. Mais le gardien
Kacem et ses défenseurs étaient d'un autre avis, gardant leurs bois vierges.
D'ailleurs, et hormis le but encaissé face au PAC lors de la troisième journée,
aucun attaquant de la JSK, du HBCL, du MCO et de l'EES n'a pu passer cette
«muraille. » A l'heure actuelle, c'est ce secteur défensif qui est l'un des
atouts de l'Olympique. Seuls le CRB, le CSC et l'USMA affichent la même
solidité. Et ce n'est pas par hasard si ces formations font partie du groupe de
tête. Avec six buts dont quatre face à l'ESS, l'attaque manque, toutefois, de
constance. Liamine Bougherara est conscient de cette
lacune qu'il va s'efforcer de corriger au plus vite. S'il y parvient, alors son
équipe aura le droit de viser plus haut car, tôt ou tard, ce football collectif
et orienté vers l'offensive va finir par payer.
Lorsqu'on voit un Nessekh
(34 ans), se mettre au diapason des ses jeunes
coéquipiers, on peut prédire des lendemains heureux pour cette équipe où Boussaid et Aliane tout
particulièrement, sont intenables, et qui devraient retenir, au moins,
l'attention du sélectionneur de l'EN A' Bougherra. De
toute évidence, et si les Chélifiens gardent les pieds sur terre, et s'ils ne
relâchent pas leurs efforts, une bonne récompense les attend, sans doute, au
terme de la saison. Bien que «recevant » ses adversaires hors de son stade
habituel, on s'attend à ce que l'ASO donne du fil à retordre à tous ses rivaux,
même ceux qui l'accueilleront comme le MCA, l'USB, le NCM, le CSC et l'USMK. En
conséquence, ils ne pourront pas prétendre qu'ils n'étaient pas avertis.