A quelques jours de l'automne, les vagues de chaleur
sont toujours persistantes. En ce début de semaine, le thermomètre est monté
jusqu'à 43º dans les quatre coins de la wilaya où l'heure de la récolte des
fruits et des légumes a sonné très tôt cette année dans les exploitations
agricoles et vergers. A vrai dire, les conséquences de la chaleur se font
sentir.
«La récolte est en avance par rapport aux années
précédentes à cause des grandes chaleurs qui ont déjà accéléré la maturation
des fruits et légumes. Tous les végétaux ont encaissé cet été le phénomène des
vagues de chaleur et certains fruits et légumes ont mûri trop vite. A cause des
siroccos très secs et très chauds qui ont soufflé cet été dans la région, les
rendements ont chuté dans les vergers des melons, pastèques, pèches, poires,
raisins, pommes, abricots, prunes et figues et aussi les grenadines. Certains
fruits n'ont pas eu le temps de grossir et de prendre du goût en raison de ces
variations brusques de températures et le manque d'eau entravant aussi leur bon
développement. Avec la chaleur, les fruits bien développés sont en danger, car
l'arbre se met au repos et ce qui a un impact direct sur les fruits. Même, les
oliviers, jujubiers et figuiers de barbarie ont été touchés par les chaleurs »,
expliquent des agriculteurs de Fehoul et Bouhlou. Les légumes cultivés dans les plaines de Maghnia souffrent, eux aussi, de la chaleur exceptionnelle
qui a sévi dans toute la wilaya. « La canicule a un impact sur le rendement des
salades, concombres poivrons, tomates, courgettes et sur d'autres cultures
maraîchères. On ne peut pas parler de pénurie mais nous avons enregistré des
pertes dans les rendements de certains légumes qui n'ont pas la même fraîcheur
qu'en temps normal. Il y a également l'invasion d'insectes favorisée par ces
températures chaudes », affirment ces agriculteurs. Ces aléas climatiques ont
aussi été ressentis du côté de Hennaya où les
cultures de la plaine de M'kacem et Sekkak sont axées sur l'arboriculture, les céréales et les
oléo-protéagineux. « A chaque fois, des incidents de fissurations et de fuites
d'eau surviennent dans certains ouvrages hydrauliques du canal d'irrigation
alimentant cette plaine à partir de la station d'épuration d'Ain Hout. Récemment, nous sommes restés plus de 15 jours sans
eau et le débit est parfois très insuffisant pour irriguer nos vergers
d'agrumes et champs et travailler la terre dure en été », se lamentent Kaddour et Noureddine, anciens agriculteurs de la plaine de
Hennaya, qui soulignent qu'ils vont devoir s'adapter
aux conséquences directes de la chaleur et du sirocco et à des situations
atmosphériques particulières, plus fréquentes en été. Il faut rappeler, que les
figuiers de barbarie de la zone ouest de la wilaya ont été atteints, cette
année, de maladies et parasites. En effet, les cochenilles ont endommagé
d'importantes superficies de plantations de figuiers et absorbé leur sève, ce
qui a provoqué l'apparition des zones jaunâtres qui s'étendent progressivement
jusqu'à la chute des plaques affectées et la mort des troncs infectés. Les
autorités ont lancé une vaste opération pour éradiquer la cochenille farineuse,
communément appelée cochenille blanche, qui étend son invasion dans les
localités de Bab Assa, Marsat
Ben M'hidi, Souahlia, Ghazaouet, Nedroma et Béni-oursous. Selon un cadre des Services agricoles de Tlemcen,
« dans le domaine agricole, les températures excessives et la sécheresse de
l'air engendrent le stress hydrique des plantes. En saison sèche et chaude,
l'arboriculture est très touchée par ce type de vent, notamment durant les mois
de juillet et d'août et secondairement au début du mois de septembre. Le
sirocco provoque la chute des feuilles et la dégradation de tout l'appareil
végétatif des arbres notamment les essences des oliviers et amandiers, suite à
la déshydratation extrême de ces arbres. Le sirocco présente des conditions
favorables au développement de certaines maladies chez les végétaux et animaux.
Il est aussi responsable durant la saison chaude de la mort partielle ou totale
des volailles et des lapins dans certaines exploitations agricoles et d'élevage
».