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Accusant un
retard de quatre ans, le sixième recensement général de la population et de
l'habitat démarrera finalement dans quelques jours, le 25 septembre prochain,
soit au 2ème semestre de l'année 2022, alors que le lancement de cette
opération d'envergure nationale était annoncé au 1er semestre de l'année en
cours (avant juin 2022). Mais, si les retards sont généralement préjudiciables
à la bonne conduite des projets, dans le cas de ce recensement, il pourrait
s'avérer bénéfique dans plusieurs cas de figure.
Aurait-on eu des données fiables, qui peuvent servir aujourd'hui comme leviers aux décisions des pouvoirs publics et à l'identification des besoins économiques, sociaux et culturels des populations, si on avait effectué ce sixième recensement en son temps, c'est-à-dire en 2018 ? Sans parler de la période de la crise sanitaire, à partir de 2020, où ce genre de travail ne pouvait pas être imaginé, 2018 et 2019 était un passage dans l'histoire du pays marqué par une grave instabilité politique, économique et sociale, qui aurait eu inévitablement son influence sur les résultats de cette opération. Une opération qui mobilise, dans sa phase exécutoire, 53.493 agents recenseurs et 8.032 contrôleurs, en plus de 2.255 agents recenseurs de réserve «pour parer aux imprévus», et qui devraient, chacun dans son poste, s'atteler à la tâche qui lui est confiée avec sérieux, responsabilité et abnégation. La formation de tout ce bataillon ne doit pas s'intéresser uniquement à l'aspect pédagogique technico-administratif et la maîtrise des données statistiques, mais également insister sur le volet sensibilisation quant à l'honnêteté intellectuelle qui doit animer chaque agent, sur toute l'échelle des responsabilités, en matière de collecte des données exactes, réelles. Parce que, ce sont des données qui serviront d'outils d'analyse et de jugements dans tous les domaines de planification socioéconomique, de recherches et de travaux stratégiques. Et, pas que, puisque l'importance des résultats du RGPH pour le pays en matière d'exécution de ses engagements régionaux et internationaux, à l'instar des Objectifs du Développement durable (ODD), à l'horizon 2030, est également à souligner. L'Etat, pour sa part, conscient de l'importance stratégique de cette opération, a mis le paquet pour sa réussite, notamment financièrement, débloquant à cet effet un budget de 5 milliards de DA, et mettant à disposition des recenseurs l'outil technologique, dont l'acquisition de 53.000 tablettes équipées de puces SIM de 4G, pour offrir plus de «fiabilité» aux données récoltées. Reste seulement à se demander si la période consacrée à cette opération, du 24 septembre au 9 octobre, en pleine rentrée sociale, est bien choisie ? Coïncidant avec un événement dominé par la rentrée scolaire et universitaire, une pression sur les routes, et des ménages qui doivent donner un peu de leur temps pour se prêter aux questions/réponses des recenseurs, et qui auront certainement l'esprit ailleurs. |
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