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Ras El Aïn: Les habitants dénoncent un énième report du relogement des familles

par K. A.

Les habitants d'un des plus vieux sites d'habitat précaire à savoir Ras El Aïn ont dénoncé, hier, l'énième report de l'opération de relogement de quelque 1.000 familles en attente d'un logement décent depuis plus de 50 ans. Au lendemain du relogement des familles des bidonvilles de la CUMO et Sebika à Es-Senia, les habitants de Ras El Aïn ont été surpris de constater qu'aucune date n'a été fixée pour leur relogement. «Certes le wali a annoncé que ses services se penchent actuellement sur le dossier de Ras El Aïn, mais jusqu'à présent nous sommes toujours dans l'expectative», assure un responsable du comité de quartier de Ras El Aïn. Ce dernier rappelle que le site de Ras El Aïn est l'un des plus vieux à Oran et qu'en principe ses habitants sont prioritaires. Pourtant il y a plus d'un mois, les habitants du bidonville de Ras El Aïn ont reçu les assurances du wali d'Oran d'être relogés au courant de cet été selon le président du comité de Ras El Aïn «El Atik». «En marge de la session de l'APW, le chef de l'exécutif m'a affirmé que le relogement des familles de Ras El Aïn est prévu juste après le relogement des familles du bidonville La CUMO au courant de cet été».

Le président du comité a en outre signalé qu'au niveau de la commission du recensement tous les dossiers sont prêts et qu'ils n'attendent que le feu vert du wali. Au lendemain du relogement de plus de 1.110 familles de Batimate Taliane il y a plus de quatre mois, les habitants du bidonville de Ras El Aïn et de la CUMO avaient lancé un appel au président de la République pour intervenir et inciter les responsables concernés à lancer l'opération de leur relogement. «En principe nous devions être relogés en même temps que les habitants de Batimate Taliane, malheureusement rien n'a été fait», assure un des représentants des familles qui se sont déplacés au siège de notre rédaction. Annoncée pour la fin du mois de février dernier, puis pour le 05 juillet dernier, puis juste après le relogement des familles de la CUMO, l'opération de relogement des près de 1.000 familles réparties sur le site de Ras El Aïn a été une fois encore reportée à une date ultérieure. Ces familles en attente d'un relogement depuis plusieurs années ne savent plus à quel saint se vouer, puisqu'aucune date officielle ne leur a été communiquée. «Hormis la dernière déclaration du wali qui nous a demandé de patienter, aucune date ne nous a été communiquée», assurent les représentants des familles.

Selon les responsables du comité de quartier, les habitants ont organisé plusieurs actions de protestation au niveau de la wilaya, mais jusqu'à présent ils n'ont rien vu venir. Selon les membres du comité de Ras El Aïn, les maints reports de l'opération suscitent une colère parmi les habitants du bidonville qui veulent avoir une date fixe sur la reprise des opérations de relogement. «Cela fait plus d'une année que les familles ont été recensées et à chaque fois on nous avance une date, malheureusement jusqu'à présent nous n'avons toujours pas été relogés», assure un membre du comité de quartier. Ce dernier indique que les logements qui leur sont affectés sont prêts à la distribution mais à chaque fois l'opération est reportée.

Par ailleurs, après le relogement de 1.514 familles des bidonvilles de la cité CUMO et Sebika, dans la commune d'Es-Sénia, à Béthioua et à Oued Tlélat, l'étude des recours déposés par les exclus de cette opération a débuté hier, selon le chef de daïra d'Es-Sénia qui animait une conférence de presse la semaine dernière. La liste définitive, après l'examen de tous les recours, sera connue avant la fin de la semaine prochaine, a rassuré le responsable précisant que tous les dossiers introduits par les exclus de cette opération de relogement seront étudiés en toute transparence et conformément à la loi. Le chef de daïra a tenu à rassurer les demandeurs de logements que la liste des bénéficiaires des 1.514 logements a été élaborée sur la base du dernier recensement de 2018 et que toute personne se sentant lésée n'a qu'à présenter des preuves matérielles à l'exemple d'un certificat de scolarité attestant que ses enfants étaient scolarisés durant la période 2017-2018, a-t-il précisé. Les familles qui remplissent les critères exigés par la commission d'attribution de logements, à savoir leur recensement et la scolarisation de leurs enfants avant 2018 seront rétablies dans leurs droits, indique-t-il.