Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier samedi, un appel téléphonique du président de la République française, Emmanuel Macron, lors duquel il lui a présenté ses condoléances pour les victimes des incendies enregistrés dans certaines wilayas du pays, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.

Les deux présidents ont abordé, à cette occasion, «la coopération bilatérale, notamment le programme de la visite prévue du président Macron en Algérie», a ajouté la même source. De son côté, l'Elysée a annoncé hier que le président français, Emmanuel Macron, se rendra du 25 au 27 août en Algérie. «Ce déplacement contribuera à approfondir la relation bilatérale tournée vers l'avenir (...), à renforcer la coopération franco-algérienne face aux enjeux régionaux et à poursuivre le travail d'apaisement des mémoires», a déclaré la présidence française à l'issue de l'entretien téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron. Cette visite de Macron intervient à un moment où les tensions entre l'Algérie et la France semblent s'apaiser, après des brouilles cycliques dont la matrice reste le lourd contentieux mémoriel et la réduction drastique de l'octroi du visa d'entrée en France, jugée « peu amicale » par les autorités algériennes. Ces visas ont été réduits dans des proportions importantes à partir de septembre 2021, lorsque la France a reproché aux pays du Maghreb, dont l'Algérie, de ne pas accepter le retour de leurs ressortissants sous le coup d'un arrêté d'expulsion du territoire national, qui s'applique aux étrangers ayant commis des crimes ou des délits sur le sol français, ainsi qu'aux personnes en situation irrégulière. Présenté comme un porteur d'un message de l'Europe, Macron compte, lors de sa visite en Algérie, aborder avec la plus grande circonspection les relations dégradées entre l'Algérie et l'Espagne. Pour de nombreux observateurs, les Européens, plus que les Français, tablent sur une normalisation des relations de l'Algérie avec l'Espagne notamment, qui reste la clé pour voir le projet du gazoduc «Midcat» voir le jour, au moment où l'Allemagne appelle à la réactivation du projet, un gazoduc qui traverse l'Espagne et la France pour alimenter en gaz l'Europe centrale, le tout sur fond de compétition internationale pour l'accès au gaz naturel liquéfié (GNL). Dans un message de félicitations à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie adressé à son homologue algérien, le président français avait exprimé son « bonheur » de se rendre en Algérie prochainement « pour lancer ensemble ce nouvel agenda bilatéral, construit en confiance et dans le respect mutuel de nos souverainetés ». Macron a également fait part de son souhait « d'y travailler dès maintenant pour appuyer cette ambition sur des fondations solides et l'inscrire dans un calendrier partagé ».