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Après ses graves propos: Les Oulémas algériens exigent la démission ou le limogeage de Raïssouni

par R. N.

L'Association des Ouléma Algériens (AOA) a exigé, dans un communiqué paru jeudi, des «excuses» de la part de Ahmed Raïssouni, président de l'Union internationale des Ouléma musulmans (UIOM)», suite à ses propos guerriers contre l'Algérie et son peuple.

Signé par Pr. Abderrezak Guessoum, président de l'AOA, le communiqué qualifie les propos de Raïssouni de «position préjudiciable» émanant du président d'une des «plus grandes institutions qui a réuni des Ouléma des cinq continents, et dont le but est de servir l'Islam et la prédication, d'orienter les musulmans et de les défendre, de réunir leurs forces pour renforcer la fraternité islamique et affronter les défis».

Selon le communiqué, l'AOA «a contacté le 16 août le secrétaire général de l'UIOM», à travers son président M. Guessoum, pour «dénoncer les propos du Dr. Raïssouni qui étaient provocateurs et loin de toute vérité historique».

Le communiqué affirme que pendant que l'AOA s'attendait à des «excuses» de la part du président de l'UIOM, «son communiqué explicatif stérile» n'a fait que «compliquer davantage les choses», donnant «la preuve que ces précédentes déclarations n'étaient pas un lapsus mais une conviction ferme et intentionnelle».

Ainsi, l'AOA exige le «repentir» de Raïssouni pour ses propos «menant à la fitna», et des «excuses aux peuples Algérien, Mauritanien et Sahraoui».

L'Association des Ouléma Algériens exige également la «démission de Raïssouni de la président de l'UIOM», car «avec sa partialité il ne peut plus être à la tête de cette Union». «En cas de refus de démissionner», l'AOA demande à ce que l'actuel président de l'UIOM «soit démis de ses fonctions» et ce «pour préserver la stabilité de l'Union et son indépendance». En attendant que ces deux exigences «soient appliquées», l'AOA demande aux «membres Algériens de l'UIOM de geler leur participation».

Pour rappel, les propos de Raïssouni ont été également dénoncés par plusieurs personnalités islamistes dont Abderezak Makri (MSP), Abdelkader Bengrina (Mouvement El Bina) et Aboudjerra Soltani (sénateur et ancien président du MSP). Dans sa réaction, Makri a recommandé à Raïssouni au lieu d'« appeler au djihad » contre l'Algérie de «lutter plutôt contre la normalisation de son pays avec l'entité sioniste pour rompre cette alliance». «Au lieu d'inciter à la haine et à l'acharnement entre les musulmans, il aurait mieux valu d'appeler à la lutte pour la libération de Ceuta et Melilla détenues actuellement par l'Espagne», écrit Makri.

De son côté, Bengrina affirme que les propos de Raïssouni sont «provocateurs» et «pouvant mener à de sérieux conflits entre des pays frontaliers», et lui rappelle que l'Algérie s'est libérée au prix de «d'un million et demi de martyrs de la Révolution».