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La visite à Baghdad
de Ramtane Lamamra a
coïncidé avec le déclenchement d'un important mouvement de protestation
populaire après des tirs d'artillerie qui ont visé, mercredi dernier, des
régions
du Kurdistan, au nord de l'Irak, faisant 9 morts et 23 blessés. Comme annoncé par un communiqué de ses services, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger (MAECNE) est arrivé vendredi à Baghdad, pour une visite de deux jours, en qualité d'envoyé spécial du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «A son arrivée, M. Lamamra a eu des entretiens bilatéraux en tête-à-tête avec son homologue irakien, M. Fouad Mohamad Hussein, suivis d'une séance de travail élargie aux délégations des deux pays», rapporte le communiqué. Les deux chefs de la diplomatie ont abordé «les relations bilatérales et les moyens de les renforcer », et «ont salué les liens fraternels profonds et historiques entre les deux pays». Ramtane Lamamra et Fouad Mohamad Hussein ont, lit-on dans le communiqué, « convenu, du calendrier des prochaines échéances bilatérales, notamment la 14ème session de la Commission mixte algéro-irakienne, ainsi que l'échange de soutien aux candidatures des deux pays dans les organisations et organismes internationaux et régionaux». Ils ont en outre convenu de «la nécessité de procéder à une évaluation globale de la coopération bilatérale et d'actualiser le cadre juridique, en insistant sur l'impératif d'inclure de nouveaux domaines de partenariat, y compris les secteurs de l'énergie et de l'industrie pharmaceutique». Le MAECNE fait savoir que « la réunion a été une occasion pour aborder les principales questions régionales, à la lumière des derniers développements sur la scène internationale ainsi que les perspectives d'approfondissement des consensus sur les positions des deux pays concrétisant leur engagement et leur attachement à renforcer le rôle de l'action arabe commune dans la défense des intérêts suprêmes de la Nation arabe et ses questions cruciales, avec à leur tête la question palestinienne ». Il est alors affirmé que «le ministre irakien a réitéré le soutien de son pays aux efforts consentis par l'Algérie pour assurer une préparation optimale du prochain sommet arabe prévu les 1er et 2 novembre prochain à Alger, exprimant l'engagement de l'Irak à contribuer activement à la réussite de cet important rendez-vous, à travers des conclusions qui soient à la hauteur des aspirations des peuples arabes». Le communiqué souligne que «le chef de la diplomatie irakienne a salué les démarches louables entreprises par l'Algérie sous l'égide du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour la consolidation de l'unité nationale palestinienne». La grave détérioration sécuritaire au Moyen-Orient Evoquant «les graves tensions et la polarisation marquant les relations internationales en raison de la crise en Ukraine», les deux ministres ont estimé «nécessaire pour le Groupe de contact arabe de poursuivre ces missions dans le cadre de la position arabe commune fondée sur les principes du non-alignement et d'une réelle volonté de contribuer aux efforts internationaux pour un règlement pacifique de cette crise ». Un constat qui les a poussés à procéder, dit le communiqué, à «un échange de vues sur les voies et moyens à même de redynamiser le rôle du mouvement des non-alignés pour lui permettre d'apporter une contribution positive afin de mettre un terme à la crise, tout en œuvrant au renforcement de l'ordre mondial multilatéral et à la démocratisation des relations internationales». Des questions et autres qui laissent noter que la visite de Lamamra à Baghdad a coïncidé avec de graves perturbations sécuritaires dans la région et dans tout le Moyen-Orient. A peine 24 heures avant son arrivée dans la capitale irakienne, un important mouvement de protestation populaire dénonçait et condamnait le lancement, mercredi dernier, de missiles sur les régions montagneuses du Kurdistan, frontalières avec la Turquie, qui a fait 9 morts et 23 blessés parmi des touristes en général irakiens. Vendredi, le ministre irakien des Affaires étrangères demandait au Conseil de sécurité une réunion d'urgence pour condamner l'attaque que les Irakiens attribuent à la Turquie et l'avertissent de détruire ses représentations diplomatiques. Ankara, elle, accuse les militants du Parti travailliste kurde (PKK) qu'elle a classé depuis longtemps «terroristes». La Turquie a tenu à faire remarquer que cette attaque est intervenue le lendemain du sommet tripartite qui a réuni à Téhéran, le président iranien Ebrahim Raïssi, celui turc Recep Tayyip Erdogan et russe, Vladimir Poutine. L'ordre du jour portait sur la situation en Syrie où depuis plusieurs mois, le président turc promet de démanteler les forces kurdes cantonnées entre Tel Rifaat et Manbij, à l'ouest de l'Euphrate. Tout autant que les territoires palestiniens occupés que l'entité sioniste bombarde depuis plusieurs jours, Damas, elle aussi comptait ses morts après les raids israéliens dans la nuit du jeudi à vendredi faisant 9 morts et 7 blessés parmi les militaires syriens. Les trois chefs d'Etat ont aussi examiné la crise en Ukraine et ses conséquences sur la sécurité et l'économie mondiales. D'ailleurs, l'autre événement tout aussi important, est la conclusion vendredi à Istanbul, d'un accord entre Moscou et Kiev pour débloquer les exportations de céréales ukrainiennes vers le reste du monde. Signé en présence du Secrétaire général de l'ONU, l'accord en question devra permettre l'exportation de près de 25 millions de tonnes de blé à partir de la mer noire. A noter que Lamamra a été reçu par le président irakien. |
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