Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Education: Les syndicats craignent «la surcharge des classes»

par M. Aziza

Le ministère de l'Education n'a pas encore tranché sur le maintien du système d'enseignement par groupes ou le retour au système, dit «normal» d'avant la crise sanitaire de la Covid-19. Et ce, en attendant bien évidement, les recommandations et décisions qui seront prises par la Commission nationale de veille et de suivi de l'évolution de l'épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19), relative à la rentrée scolaire 2022-2023.

Contacté par nos soins, Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), a affirmé que la décision revient à la Commission de veille et de suivi de l'évolution de l'épidémie. Notamment dit-il, avec la situation épidémiologique qui connaît un léger regain des cas de contamination. M. Boudiba a affirmé que le retour au système « normal » est difficile actuellement, car il faut mettre les moyens nécessaires du point de vue humain, à travers la création de nouveaux postes budgétaires et l'achèvement des travaux des infrastructures pédagogiques. Et ce, pour éviter une surcharge des classes qui dans certains endroits, peut arriver jusqu'à 50 à 60 élèves par classe. Alors, dit-il, qu'on ne devrait pas dépasser une moyenne de 30 élèves par classe.

M. Djahid Hirech, chargé de la communication, au Syndicat national des travailleurs de l'Éducation (SNTE), a affirmé à notre journal, que selon certains indicateurs, notamment ceux relatifs à la stabilité épidémiologique, le système d'enseignement par groupes, adopté comme mesure exceptionnelle, sera abandonné. Et ce, à la faveur du retour au système d'enseignement «normal». Mais, pour M. Hirech, «le retour au système d'enseignement normal nous fera vivre les mêmes scénarios que nous avons connus avant la crise sanitaire. C'est-à-dire, que nous allons nous retrouver dans des classes qui dépassent, bel et bien, les 40 élèves et on peut même arriver à 60 élèves par classe». Et d'affirmer que pour assurer une année pédagogiquement réussie, les classes de référence ne doivent pas dépasser les 15 à 20 élèves, selon les critères imposés par l'approche par compétences. Or, dit-il, nous sommes très loin de cet objectif, notamment avec le déficit en matière de moyens et infrastructures dans notre secteur. Citant, à tire d'exemple, Alger-Est qui souffre d'un manque terrible en matière d'établissements scolaires (lycées, CEM et écoles primaires). Concluant que si le système d'enseignement par groupes est abandonné on vivra certainement «le cauchemar de la surcharge des classes», et il faut, d'ors et déjà, penser à des solutions urgentes.