Que
transportera le président américain Joe Biden dans
ses valises lors de sa tournée au Moyen-Orient, annoncée à partir du 13 juillet
? Américains, Européens, Israéliens, Palestiniens, ainsi que les pays du Golfe
s'attendent, chacun selon ses intérêts, à la réalisation de divers objectifs
lors de cette visite, la première du genre, qu'effectue le président américain
depuis son installation à la Maison Blanche.
C'est une
visite qui promet, donc, mais rien n'est acquis en toute simplicité. En premier
lieu, les Etats-Unis veulent construire un axe sécuritaire fort, constitué de
plusieurs pays du Moyen-Orient, pour faire face à l'Iran, avec lequel les ponts
semblent rompus sur le dossier du nucléaire. Et, il y a également la question
du pétrole qui fait partie des intérêts américains et européens. Les deux
souhaitent que Joe Biden arrive à convaincre les pays
du Golfe d'ouvrir les vannes pour augmenter leur production et faire chuter les
prix du baril, dont la hausse commence sérieusement à les mettre en mauvaise
posture devant l'opinion, notamment pour ce qui est de la hausse du prix de
l'essence à la pompe. Chose pas du tout aisée quand on sait que d'une part ces
pays sont liés aux accords Opep et Opep+, qui fixent les quotas de production selon
l'évolution du marché pétrolier, et d'autre part qu'il n'est pas facile
d'augmenter la production au point d'influer les prix du marché (avec l'embargo
sur le pétrole russe) même si on le voulait. Et le gros morceau de la visite
qui pourrait faire rentrer le président américain dans l'histoire, la
normalisation des relations diplomatiques entre Israël et l'Arabie Saoudite.
Cela reste l'un des objectifs les plus difficiles à concrétiser, à cause de la
«Cause palestinienne». Mais, dans ce sens, les choses bougent dans les coulisses,
et on parle, de plus en plus, de la solution des deux Etats israélien et
palestinien. Y a-t-il un engagement dans cette voie
du côté israélien ? Peu probable, mais rien n'est impossible si on cherche
vraiment à «approfondir» un rapprochement entre Israël et d'autres pays du
Moyen-Orient, qui suivraient dans ce cadre automatiquement l'orientation de
l'Arabie Saoudite. Certains indices laissent croire qu'un accord se prépare
entre Israéliens et Palestiniens, à l'image des ces
entretiens de hauts rangs, qui ont eu lieu, une semaine avant la visite du
président américain Joe Biden, au Moyen-Orient, entre
le président palestinien Mahmoud Abbas (qui doit également rencontrer Joe Biden lors de son déplacement) et les dirigeants
israéliens. Des contacts rares entre les deux parties, selon les observateurs,
dont un entretien au téléphone du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud
Abbas avec le Premier ministre Yaïr Lapid, quelques heures après avoir reçu, jeudi soir à
Ramallah, en Cisjordanie occupée, le ministre de la Défense Benny Gantz. S'agit-il de la création d'un climat propice à la
préparation d'une relance du processus de paix, sous l'égide des Etats-Unis,
entre Israéliens et Palestiniens ? De toute évidence, la rencontre de Joe Biden avec le Premier ministre israélien et le président
palestinien prépare une autre rencontre qu'il tiendra avec le Roi d'Arabie
Saoudite.