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Signe d'une
entorse civilisationnelle significative, l'Occident revient au charbon. Dans
les deux sens propre et figuré. Un peu comme un retour en arrière de plus d'un
siècle de temps. On en vient presque à regretter et à glorifier l'épopée des
gueules noires qui avaient projeté l'humanité dans la
civilisation de l'industrie. Le monde se surprend aujourd'hui aux prises avec
des révolutions variées et inattendues et doit se soumettre à leurs premières
et décapantes résultantes, celles des affronts désormais affichés de l'énergie
et de la consommation.
Après avoir banni l'exploitation du charbon et tenté le bannissement du nucléaire, les Etats-Unis et la plupart des pays occidentaux se prédisposent à reculer d'un siècle et demi pour reprendre attache avec une source d'énergie fossile décriée. Plus qu'il n'induit à reprendre attache avec une ère ancienne, le paradoxe établi sera démonstratif pour le monde entier d'un retour obligé à un mode de vie que l'on croyait dépassé à la faveur du modernisme et des fabuleux progrès technologiques. La fatalité, les guerres et les crises de toutes sortes démembrent et démantèlent les cultures pour rendre caducs et vains les efforts déclarés contre les fléaux de la nature. Le gaz carbonique n'est plus un dessert à éviter, mais un plat imparable à consommer. Les us et les coutumes les mieux ancrés sont profondément perturbés. Il n'est pas du tout anodin par exemple qu'une large frange de la population française commence à tourner le dos à la consommation des fromages, premier produit symbolique de son identité nationale. La contrariété de plus en plus forte des identités nationales se généralise et s'internationalise pour que l'humanité se rende compte qu'elle a consommé plus qu'elle n'a produit. Elle est priée aujourd'hui à cor et à cri par les gouvernements de s'engager dans une économie d'énergie. Mais la plaisanterie est un peu grosse car la majorité des populations, sous les effets des crises économiques répétitives, avait déjà réappris à se nourrir et à gérer sa consommation avec d'anciens expédients. Le retour au passé est donc assuré. |
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