Amplifiées par la prodigieuse vitesse de circulation de
l'information via le Net, les images ont fait le tour du monde et choqué les âmes
sensibles. Au moins 23 migrants africains sont morts après l'intervention de la
police du Makhzen alors qu'ils tentaient de pénétrer dans l'enclave espagnole
de Melilla, sur la côte nord du Maroc. Même s'il est connu de tous que la carte
de l'immigration clandestine est utilisée comme un moyen de chantage par le
Makhzen pour faire plier Madrid sur le dossier du Sahara occidental, quel est
le tort des pauvres victimes qui voulaient simplement passer l'épaule pour
espérer trouver une vie un peu moins dure ?
Détonateur d'une grave crise avec Alger, le Premier ministre
espagnol, Pedro Sanchez, a poussé le cynisme jusqu'à dénoncer « une attaque
contre l'intégrité territoriale » de l'Espagne. L'aventurier PM espagnol a même
tressé des lauriers à la gendarmerie marocaine qui a aidé à repousser «
l'assaut violent » de la part des migrants. L'histoire récente nous rappelle
qu'en mai 2021, plus de 10.000 migrants sont entrés en 24 heures à Ceuta, les
seules frontières terrestres avec Melilla de l'UE sur le continent africain, à
la faveur d'un relâchement des contrôles côté marocain. Madrid avait alors
dénoncé une « agression » de la part de Rabat, qui avait rappelé son
ambassadrice en Espagne. La suite, tout le monde la connaît, le peuple sahraoui
spolié de ses terres en premier. Seul le maire de Melilla, a eu le courage de
dénoncer une « réponse disproportionnée » du Maroc à la tentative de passage
des migrants. Quant aux chantres de la défense des droits de l'Homme et autres ongistes « rémunérés », le drame humain de Melilla ne les
empêchera pas de dormir ni de fourrer leur nez là où il ne faut pas...