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Des blocs économiques dominants cherchent à maintenir leur
mainmise sur le destin du monde dans des circonstances inédites, qui dévoilent
leurs faiblesses dans leur bras de fer avec la Russie. Une Russie qui se
tourne, elle, vers le sud pour donner le coup de grâce à un ordre mondial qui
profite aux plus puissants, ou qui se croient ainsi sans tirer des leçons de
l'histoire qui renseigne sur la chute des empires et l'effondrement des grandes
civilisations à leur apogée pour n'avoir pas su ménager les justes équilibres.
En parallèle au sommet européen, qui s'est tenu à Bruxelles, les 23 et 24 juin, où les 27 pays membres de l'UE ont passé en revue plusieurs dossiers, dont celui de l'avenir de l'Europe, une autre réunion de haut niveau des pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et des autres économies émergentes sur le développement mondial, présidée par la Chine, se tenait par visioconférence le 24 juin, où la redéfinition des règles mondiales a été au cœur des débats. Le monde prend un virage des plus dangereux au regard des déterminations affichées par des blocs qui tentent de s'imposer l'un face à l'autre, et cherchent à raffermir les liens chacun dans son camp. Le souci majeur des Européens reste l'énergie et, lors de cette réunion, le Conseil européen invite à nouveau la Commission à étudier avec les partenaires internationaux, entendre les pays producteurs/exportateurs de pétrole et de gaz, les moyens d'infléchir la hausse des prix de l'énergie, « y compris la possibilité d'introduire des plafonds temporaires pour les prix à l'importation ». Quelle idée de génie ? Une réflexion édifiante sur le comportement de ce bloc, habitué à dicter ses règles aux autres selon ses propres intérêts. Pourquoi ces pays ne se sont-ils pas manifestés quand le baril s'est effondré à 20 dollars, pour dire qu'il faut étudier la possibilité de fixer des seuils pour les prix à l'importation, et éviter aux pays producteurs/exportateurs d'hydrocarbures les crises économiques dans lesquelles elles pataugeaient en ces moments-là ? En ces moments-là, on ne faisait que parler, presque avec jouissance, des difficultés vécues par ces pays. Mais, le « marché libre » étant de leur invention, ils doivent bien en subir les conséquences. Quel pays producteur/exportateur peut accepter ce plafonnement des prix à l'importation des hydrocarbures ? Dans le temps, ces mêmes Européens ont préféré nouer des relations énergétiques avec la Russie à cause des prix concurrentiels proposés par ce pays, ainsi que sa proximité avec l'Europe. De toute évidence, l'énergie est devenue une arme très puissante entre les mains des pays producteurs/exportateurs d'hydrocarbures et, aussi paradoxal que cela soit, ce sont les Européens qui retournent cette arme contre eux. Ils auraient bien évité cette situation s'ils ne s'étaient pas engagés dans ces sanctions contre la Russie. Des sanctions qu'ils maintiennent, et qu'ils cherchent à renforcer, malgré leurs effets néfastes sur leurs propres économies ?! A l'affût de ces changements géopolitiques, les pays BRICS, eux, cherchent à imposer un nouvel ordre mondial plus juste, « où régneront parité et équité entre pays », comme l'a souligné le président Tebboune dans son allocution lors de cette dernière réunion par visioconférence des pays BRICS. |
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