«C'est une occasion qui a
une importance particulière parce qu'elle marque la dernière étape du processus
de changement institutionnel tel que promis dans mes engagements vis-à-vis du
peuple».
C'est par cette précision
que le président de la République a commencé le discours qu'il a prononcé,
hier, avant d'installer officiellement le président et les membres du Conseil
supérieur de la jeunesse. La cérémonie s'est déroulée au Palais des nations de
Club des pins, en présence des plus hautes autorités civiles et militaires du
pays et des responsables des institutions de l'Etat. Le président de la
République a noté que le Conseil supérieur de la jeunesse a été institué par le
décret présidentiel 21-416 du 27 octobre 2021, et constitutionnalisé par
l'article 214 (Constitution 2020). « Le Conseil supérieur de la jeunesse est un
organe consultatif placé auprès du président de la République », stipule
l'article en question. « Le Conseil regroupe des représentants de la jeunesse
et des représentants du gouvernement et des institutions publiques en charge
des questions de la jeunesse », est-il noté dans l'alinéa 2 du même article. La
Constitution en a, en outre, déterminé les contours de ses missions et
prérogatives en stipulant dans son article 215 que « le Conseil supérieur de la
jeunesse formule des avis et des recommandations au sujet des questions
relatives aux besoins de la jeunesse ainsi qu'à son épanouissement dans les
domaines économique, social, culturel et sportif ». L'alinéa 2 précise que «le
Conseil contribue également à la promotion, au sein de la jeunesse, des valeurs
nationales, de la conscience patriotique, de l'esprit civique et de la
solidarité sociale». Pour rappel, le président de la République avait nommé,
mardi dernier, Mustapha Hidaoui comme président du
Conseil en question. Hidaoui est connu, entre autres,
pour avoir été un cadre de l'Office national du hadj et la omra (ONHO). Le ministre de la Jeunesse et des
Sports a, tout au début de la cérémonie, fait savoir que le Conseil est composé
de 348 membres «dont 232 élus parmi lesquels 116 l'ont été de la société civile
à égalité entre femmes et hommes». Abderrazek Sebgag a affirmé, par ailleurs, que «le site du Conseil
supérieur de la jeunesse a enregistré 32 millions de visiteurs mais aussi
200.000 cyber-attaques». Le président de la République a
précisé hier, du haut de la tribune du Palais des nations, que le Conseil
supérieur de la jeunesse a pour principale mission «de soumettre des
propositions sur les questions relatives à l'épanouissement des jeunes et de
contribuer à la promotion des valeurs nationales, de la solidarité sociétale,
de l'esprit de citoyenneté et de l'engagement des jeunes au sein de la société,
tout en les encourageant à participer à la vie publique et politique et au
développement, dans toutes ses dimensions». Il estime alors qu'il doit
être «une tribune pour associer les jeunes à la prise des décisions qui les
concernent». Le président de la République veut que le nouveau Conseil soit »un
espace fécond et crédible de représentation des jeunes qui permette de
renforcer leurs capacités à assumer les responsabilités publiques et de leur
inculquer la culture démocratique». Abdelmadjid Tebboune
avait exigé lors d'un Conseil des ministres de faire de cet espace
constitutionnel «un véritable Parlement des jeunes et une pépinière de
formation politique notamment au profit des universitaires pour qu'ils puissent
participer activement à la prise des décisions cruciales pour le pays». Il se
dit persuadé qu'«élus comme ils l'ont été au niveau des instances locales, les
membres du Conseil sont au courant des problèmes des jeunes notamment ceux des
zones reculées et celles enclavées». Tebboune a
instruit les membres du Conseil d'élaborer un règlement intérieur qui permettra
de «renforcer le dialogue, de mettre les moyens nécessaires pour que les jeunes
assument leurs responsabilités (...) et participent dans le développement du
pays». Au président et aux membres du Conseil, il recommande de se conformer
«aux principes et valeurs de Novembre (...) hérités des chouhada».
Le président de la République a réaffirmé hier qu' « il n'y a pas de place à
l'argent sale en Algérie et seule la loi tranchera pour qui osera toucher à
l'argent public (...) ». Il en appelle «aux responsables à tous les niveaux, à
la société civile (...), de renforcer le front interne en vue de déjouer les
manœuvres qui continuent de viser la Nation et pour pouvoir faire face aux
défis régionaux et internationaux».