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L'ouverture officielle de la saison estivale a eu
lieu hier à partir de la commune de Collo où se sont rendues les autorités
locales avec à leur tête la wali de Skikda. C'est la fin des examens de fin
d'année et l'on s'attend à un afflux massif d'estivants venant des wilayas
limitrophes et même de l'étranger attirés par les belles plages de Skikda. Sur
le plan des préparatifs, on peut affirmer que les autorités n'ont certainement
pas lésiné sur les moyens à mettre en œuvre pour la réussite de la campagne
estivale et on peut d'ores et déjà constater de visu que le dispositif
sécuritaire a été déployé sur le terrain. Pourtant on ne peut occulter l'état
de délabrement avancé des routes qui constitue un véritable casse-tête chinois
mais qui fort heureusement n'arrive pas à freiner les ardeurs des estivants
même s'il est vrai que le touriste algérien est réputé pour être le moins
exigeant du monde.
Et sur ce plan, on s'interroge sur l'opportunité du lancement de travaux de réfection ou de réalisation de routes dans certaines communes précisément en pleine saison estivale sachant les nuisances que cela ne manquera pas de générer d'une part et la gêne des travaux par la circulation automobile d'autre part. Ceci sans compter les risques que cela représente pour les usagers de la route. C'est le cas de Hamadi Krouma dont la route principale reliant cette commune au chef-lieu de wilaya a fait l'objet de grands travaux de réhabilitation qui avancent poussivement. La route, labourée profondément, peine à reprendre du service et s'est transformée en piste difficilement carrossable où les véhicules de passage soulèvent des nuées de poussières indisposant les habitants longeant cette voie, sans susciter de réaction significative. Dans la commune de Aïn Zouit, on a lancé le chantier de réalisation d'une route menant à la Grande plage mais tout le monde s'est étonné de son exiguïté car les véhicules légers se frôlent dangereusement en se croisant dans cette zone escarpée. Au centre-ville de Skikda, l'état déplorable des routes nécessite une prise en charge urgente, en commençant par le traitement des points noirs les plus importants dont l'APC dispose du recensement. En réalité, la dégradation du réseau routier, délaissé depuis des lustres, nécessite un véritable plan Orsec avec l'implication du citoyen si prompt à ériger des ?'dos d'âne'' devant sa demeure, sans risque d'être inquiété, souvent même avec des câbles d'amarrage dont il serait curieux de connaître la provenance. Les principales artères de la ville pour ne citer que celles-là sont fréquemment ?'labourées'' pour travaux mais leur remise en état est une autre histoire ce qui complique le problème de la circulation qui se pose avec acuité, des responsables municipaux ont d'ailleurs cru trouver la solution en installant une multitude de feux tricolores dont certains se sont avérés très vite plutôt problématiques imposant leur mise hors service. A Skikda malheureusement il est devenu courant qu'on réalise des projets d'abord et qu'on réfléchisse après... C'est le cas du téléphérique qui a été abandonné après qu'on se soit aperçu que ce mode de transport n'attirait pas grand monde et qu'il n'était pas rentable du tout. Pour revenir au réseau routier, la municipalité de Skikda semble tétanisée face au délabrement des routes, ne sachant probablement pas par quel bout commencer. Pour l'automobiliste, c'est à un parcours du combattant qu'il doit se soumettre quotidiennement. Pour l'exemple, on citera le cas de la voie menant à la Cité Zeramna qui est en piteux état depuis des années ornée de crevasses, de bosses, d'avaloirs désaffectés avec des bourrelets de béton tout autour, des rainures... La situation n'est pas plus enviable à la cité du 20 Août 1955 où la route a été réparée sommairement à plusieurs reprises mais sans résultats, elle impose aux automobilistes un slalom mais nombreux sont ceux qui sont pris de court et tombent dans les trous béants. Au niveau du boulevard Bachir Boukadoum, une artère vitale de la ville, c'est un autre gâchis avec de nombreux nids-de-poule et où il est très difficile de circuler le soir venu à cause des gargotes attirant beaucoup de monde et où chacun stationne comme il veut sans se soucier des tracasseries qu'il occasionne aux autres usagers. Pourtant ni l'APC de Skikda ni les agents de l'ordre public ne semblent prêter attention à ce phénomène qui s'amplifie. Pour celui qui ose s'aventurer vers la rue Didouche Mourad, les arcades, en pleine circulation, il s'étonnera de trouver sur sa route ce monument hideux érigé à ?'Bab Kacentina'' qui a coûté près de 20 milliards au contribuable et qui a pris de l'espace pour rien au grand dam des piétons et des automobilistes, dans un endroit très fréquenté, en ôtant tout charme aux lieux, faisant face au Tribunal de Skikda. ?'Ce chef- d'œuvre'' architectural a été pensé à l'image d'un bateau, aurait déclaré un ancien wali, aujourd'hui sous les verrous, pour se justifier face à la contestation populaire et en supplantant le maire, le péché mignon de nombreux walis qui se sont succédé à Skikda où chacun a laissé des séquelles. Derrière ce monstrueux édifice, on aperçoit les fameuses arcades de la vieille ville qui menacent ruine avec un ensemble de bâtisses jaunâtres, aux façades décrépies, poussiéreuses qui vous inspire de la tristesse. En de nombreux endroits, les regards et autres avaloirs laissent émerger de la chaussée une partie saillante que viennent heurter les véhicules de passage pouvant occasionner la perte d'une jante ou d'un pneu, si ce n'est d'autres dégâts encore plus graves. Dans certains cas où les couvercles ou grilles métalliques ont été subtilisés pour être revendus, on plante à la place des avertisseurs d'un genre particulier faits de branches d'arbres ou de tiges. Et c'est mieux que de laisser l'automobiliste s'y planter. Ce n'est malheureusement qu'une infime partie des aléas au quotidien des automobilistes et la situation n'a jamais atteint ce seuil car nul ne comprend jusqu'où ira ce laisser-aller incompréhensible, pourtant certaines initiatives peuvent atténuer sensiblement la souffrance du citoyen et sans attendre les ordres venant ?'d'en haut''. Bienvenue quand même aux estivants qui ont choisi Skikda qui dispose heureusement d'autres atouts et surtout de belles plages. |
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