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«Le peu de progrès réalisé,
jusqu'ici, dans le processus de décolonisation est une source de réelle
inquiétude, étant donné que le Sahara Occidental est l'un des 17 territoires à
décoloniser, inscrit depuis 1963 comme tel, et qui est considéré comme la
dernière colonie en Afrique, en attendant la pleine mise en œuvre de la
résolution historique 1514».
Cette «réelle inquiétude» a été soulignée, lundi dernier, par le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations-Unies, Nadir Larbaoui, devant le Comité Spécial de décolonisation de l'ONU. Ce n'est pas la première fois, depuis sa nomination auprès des Nations-Unies, que Larbaoui déploie un solide argumentaire pour réitérer la légalité et la légitimité de la cause sahraouie. Il le fait notamment à chaque fois que le représentant marocain, Omar Hilale, dévie comme le relèvent des diplomates, le débat de son objet et tente d'induire la communauté internationale en erreur, par des propos et des attaques infondés contre l'Algérie et veut faire admettre que le Plan d'autonomie de son pays, reste la solution à ce qui est une question de décolonisation sur laquelle les instances onusiennes et autres internationales ont pourtant tranché depuis plusieurs années. L'ambassadeur algérien a tenu un plaidoyer détaillé, dans ce sens, en intervenant deux fois de suite au titre d'un droit de réponse, devant la session annuelle du Comité de l'ONU sur la décolonisation (C 24), lors d'une réunion consacrée au Sahara Occidental. Réunion qui, est-il précisé, s'est tenue en présence de nombreux pétitionnaires en soutien à la lutte du peuple sahraoui, de plusieurs nationalités, «dont l'Américaine Adrienne Kinne, l'une des militantes qui ont apporté leur soutien, dans le territoire occupé et avec courage, à la défenseure sahraouie des droits de l'Homme, Sultana Khaya». Ce qui a laissé Larbaoui noter qu' «aujourd'hui, nous avons été témoins de l'affirmation d'un élan renouvelé de solidarité et de soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination de la part de plusieurs délégations (...)». L'ambassadeur rentre dans le vif du sujet et affirme, sans détours, que «la sclérose qui frappe l'action des Nations-Unies concernant la question du Sahara Occidental est devenue une source de profonde préoccupation car elle a gravement ébranlé la confiance entre les deux parties, le Maroc et le Polisario, et exacerbé les tensions dans la région». «Violation flagrante du droit international» Larbaoui (re)convoque l'histoire pour rappeler que «(...) des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, qui ont affirmé et défendu le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination, conformément à la doctrine des Nations-Unies sur la décolonisation contenue, notamment, dans la Résolution 1541 (...), qui a été renforcée ultérieurement en 1970 par la Résolution 2625 de l'Assemblée générale(...)». Il dénonce fortement «l'intransigeance de la politique coloniale du fait accompli qui tente d'imposer la soi-disant thèse de l'autonomie, ainsi que la poursuite du pillage des ressources du peuple sahraoui, en plus de la complicité de certaines autres parties, à travers leur soutien, afin de légitimer l'annexion d'un territoire et son occupation par un autre pays, (qui) constituent une violation flagrante du droit international, en ce qu'elles encouragent un acte illégal d'annexion d'un territoire et la domination d'un peuple par la force». Cette thèse, dit-il, «ou toute option qui ne garantit pas l'exercice du droit inaliénable du peuple du Sahara Occidental à l'autodétermination, par l'organisation d'un référendum libre et transparent, est un déni du droit international et de la Charte des Nations Unies et une violation flagrante de la doctrine de décolonisation des Nations Unies et des résolutions pertinentes de l'ONU». Pour l'ambassadeur algérien, les faits sont têtus, «les développements récents sur le terrain, exacerbés surtout depuis le 13 novembre 2020 lorsque le Maroc a violé le cessez-le-feu de 1991 et les résolutions du Conseil de sécurité, montrent, une fois de plus, que la situation actuelle demeure malheureusement loin de répondre aux exigences de la communauté internationale et loin de réaliser les espoirs du peuple du Sahara Occidental pour une solution juste et durable à ce conflit». «Il n'y a pas de place pour le fait accompli» Il pointe du doigt une autre «sclérose qui frappe l'action des Nations-Unies concernant la question du Sahara Occidental», la MINURSO qui, dit-il, «n'est toujours pas en mesure de surveiller la situation des droits de l'homme, dans la partie occupée du Sahara Occidental». Il affirme ainsi qu'«il est totalement incompréhensible que la MINURSO soit la seule mission de l'ONU dont le mandat n'inclut pas un volet de surveillance des droits de l'homme». L'Algérie reste persuadée, comme le souligne Larbaoui, que «la seule voie réside dans la reprise de négociations directes et sérieuses entre les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, en vue de parvenir à une solution politique juste et durable, acceptée par les deux parties». Et prévient qu' «il n'y a pas de place pour le fait accompli, ni pour aucune tentative visant à modifier la composition démographique de la population du Sahara Occidental de la partie occupée de son territoire. Toute option qui ne garantit pas la liberté du peuple du Sahara Occidental d'exercer son droit à l'autodétermination est vouée d'avance à l'échec». L'ambassadeur assure, en conclusion, que «l'Algérie, en tant que pays voisin observateur, poursuivra ses efforts inlassables pour remplir ses devoirs envers les frères sahraouis réfugiés à Tindouf». Des efforts qui, tient-il à rappeler, «sont hautement salués par les institutions internationales en particulier le Haut commissariat des Nations Unies pour les Refugiés. De même que le recensement des réfugiés s'inscrit dans un cadre politique global constitué par le Plan de paix adopté par les Nations Unies 1990-1991». L'Algérie réitère, par sa voix, «son plein soutien aux efforts du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, et réaffirme sa pleine coopération avec son Envoyé personnel, M. Staffan de Mistura, dans ses efforts pour relancer le processus de paix (tout en continuant) à travailler de manière constructive et positive avec le Comité spécial pour éradiquer le colonialisme au Sahara Occidental et ailleurs, fidèle à son passé historique et à son attachement à ses positions de principe, au premier rang desquelles le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes». |
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