
Farid Daoudi, journaliste, documentariste, essayiste
et chercheur universitaire associé à l'Université d'Alger 3, est un de ces
personnages discrets ne cherchant nullement les honneurs. Il a un parcours
professionnel très riche et une vie bien remplie. C'est avec émotion que
l'auteur, du livre «L'Algérie aléatoire : ses maux-clés endogènes, une matrice
du sous-développement», se confie sur son nouvel ouvrage, qui ébauche, selon
lui, des issues et des perspectives de développement fertiles, permettant à
l'Algérie de faire sa mue et de réussir son entrée dans la modernité, sans pour
autant renier son histoire et son identité complexe. Il est né le 17 février
1946 à Alger (résidant à Tlemcen). Une enfance exigeante car les moyens
manquaient, aussi Farid obtint un double baccalauréat français et algérien en
1966 au lycée «El Idrissi» d'Alger, pour entrer
«debout» dans la vie après des études à la faculté de médecine de l'université
d'Alger. Il suivit des études polytechniques à Moscou et à Kiev. A la fin de
1971, il émigra en France pour suivre des études d'électronique à l'institut
universitaire de technologie du Havre et de Calais (1973 ? 1975), et obtint
ensuite une licence et maitrise en administration économique et sociale (Option
bases de données) à l'université Paris VIII, et décrocha une autre licence en
langues slaves à dominante russe en 1985. Au sein du mouvement étudiant, il
sera élu, de 1976 à 1978, secrétaire général de l'association des étudiants
musulmans nord-africains (AEMNAF France). En 1985, il obtint au sein de
l'hebdomadaire «la vie ouvrière» de la CGT sa carte de journaliste
professionnel délivrée par la commission nationale d'identité professionnelle
suite à une série de stages effectués dans la presse écrite et télévisuelle
(CFJ, INA). En septembre 1987, il fut secrétaire général du CNDPI
(documentation de presse) et initia la revue mensuelle «L'Algérie Aujourd'hui».
Il effectua juste après à Rabat (Maroc) une mission prospective d'une semaine à
l'invitation du centre de documentation économique maghrébin et participa à un
séminaire maghrébin portant sur la mise en place du réseau maghrébin de
documentation associant le centre de documentation de Tunis, avec le concours
du CRDI du Canada (Otawa). En décembre 1988, il fut
appelé à occuper le poste de sous-directeur du département de la communication
au Premier ministère du temps du gouvernement Kasdi Merbah. A ce poste, il réalisa en 1989, près de 14 pages
spéciales de télévision consacrées aux visites programmées par un «gouvernement
de terrain».
En 1990, il s'installa à Tlemcen en tant qu'attaché
de cabinet chargé de la presse et de la communication et initia un séminaire
national sur la communication lequel donnera lieu à la création des cellules de
communication à l'échelon des wilayas du pays. Il confectionna une vingtaine de
numéros mensuels de la revue «L'écho de Tlemcen» ainsi qu'un documentaire TV
(52 mn) intitulé «Destination Tlemcen, une région aux multiples potentialités
économiques et culturelles ». En 2006, ce correspondant du quotidien national
El Moudjahid remporta le prix du journalisme «Paix, Culture et Développement»,
organisé par l'association des journalistes de la wilaya de Tlemcen. Du 30 mai
au 04 juin 2011, il participa à une croisière-étude consacrée aux 18èmes
journées euro-méditerranéennes (Fondation Avicenne, institut de la
Méditerranée, Université Alger3) qui se déroula au vieux port de Marseille. En
2012, il effectua un séjour d'études de 3 mois et demi au Canada (Toronto et
Montréal), pour fréquenter l'université du Québec, Radio Canada, la grande
bibliothèque publique de Montréal et pour s'enquérir des conditions de vie et
de travail des compatriotes algériens résidents. En butte à moult difficultés
financières l'empêchant de publier largement aux éditions Kounouz
son ouvrage, Farid nous donne un aperçu avec le goût amer d'inachevé sur son
livre qui n'est pas encore commercialisé: « Le bouquin est en instance et
j'attends depuis trois ans une aide de la part de l'office national des droits
d'auteur pour une grande diffusion de mon ouvrage achevé et publié en quelques
exemplaires le 15 mai 2018. J'attends l'aide pour sa reprographie et sa
parution pour très bientôt. Certaines maisons d'édition craignent la
suppression de subventions de l'Etat en cas de publication de cet ouvrage qui
contient des critiques objectives comme le signale dans sa préface l'ancien
directeur général de l'agence nationale d'édition et de publicité Belkacem Ahcène Djaballah, professeur des universités et journaliste
indépendant. En fait, c'est bien une vie qui est derrière ce livre. Je n'ai
vécu que pour ce livre que j'ai commencé en 2014. J'ai fait d'autres choses
mais j'ai vécu pour cet ouvrage dont la densité n'enlève rien à sa valeur
informationnelle, analytique et synthétique. J'ai beaucoup travaillé dessus
jusqu'à 2018, pour être très utile dans la réflexion autour des préoccupations
citoyennes et des enjeux démocratiques qui animent l'Algérie dans ses multiples
défis, en pointant du doigt les problèmes pour mieux leur apporter des remèdes
ou souligner les inflexions nécessaires et se mettre au service de tout un
peuple pour mieux l'assister et le guider dans ses transformations. C'est donc
un essai multithématique que je me suis attelé à confectionner durant quatre
longues années, après de nombreux échanges que j'ai eu avec des chercheurs,
fonctionnaires, diplomates, collègues et journalistes de la presse télévisée et
écrite. L'Algérie a connu dès l'indépendance un sous-développement aléatoire
dont les résultats incertains sont encore perceptibles aujourd'hui». Et de
conclure : «la raison pour laquelle j'ai accepté d'écrire ce livre, c'est
justement le fait que notre pays souffre, en effet, depuis l'indépendance en
1962 de plusieurs maux endogènes. J'ai abordé toute la problématique d'un pays
en quête d'émergence économique et de reconnaissance sur le devant de la scène
internationale».