Lycée spécialisé dans les
mathématiques, importance accrue aux filières scientifiques en matière
d'encadrement, le système éducatif algérien a pris conscience de la dégradation
du niveau des élèves dans ces filières et a mis en œuvre, ces dernières années,
des mesures pour relever le niveau scolaire dans les matières mathématiques,
techniques et scientifiques d'une manière générale. Et, forcément, ces actions
auront leurs effets dans le palier supérieur, en l'occurrence les études
universitaires, où l'ambition est de faire mieux en matière de formation
d'ingénieurs, notamment.
C'est ce qui a été affirmé,
hier matin, par M. Djamel Boukezzata, directeur
général de la formation au ministère de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique. Les soucis majeurs du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique visent à satisfaire le marché de
travail, maintenir une dynamique d'échange entre l'université et le secteur
socioéconomique, soit former utile. Et cela ne se réalisera que «par la
concentration des efforts sur la formation d'ingénieurs», a précisé M. Boukezzata lors de son intervention dans l'émission
«l'Invité de la Rédaction» de la Chaîne 3 de la radio algérienne. Il a annoncé,
dans ce contexte, qu'à partir de la prochaine rentrée universitaire, «les
formations d'ingénieurs seront ciblées». Le choix, poursuit-il, «est porté sur
plusieurs spécialités, à savoir la mécatronique, le génie biomédical, les
télécoms, la sécurité informatique». Selon le même responsable, ces mesures
répondent à un impératif de la réalité socioéconomique. Des métiers
disparaissent, d'autres émergent, dira-t-il. Ce qui
oblige à réviser la carte de formation. «Avec l'avènement de l'intelligence
artificielle, 85% des métiers futurs restent inconnus, d'où l'urgence
d'anticiper et mettre en place des offres de formation co-construites
entre nos universités et les acteurs économiques», prévient-il. Ajoutant que
les formations en sciences humaines et sociales ont la part du lion au sein de
nos universités, en termes de nombres et de diversifications, c'est ce que
recensent les statistiques. Et, il est impératif, donc, de «réaliser
l'équilibre dans les spécialités technologiques à travers la création de
plusieurs écoles». L'invité de la Radio algérienne annonce qu'en vue de former
les élites dans ces matières, le pôle de Sidi Abdellah va accueillir l'année
prochaine l'Ecole nationale supérieure dédiée aux technologies avancées. «Il
s'agit d'un résultat d'une fusion de deux établissements : l'Ecole supérieure
des sciences appliquées d'Alger et l'Ecole nationale supérieure de
technologie», explique-t-il. Autre cas d'application de cette fusion, note
Djamel Boukezzata, au niveau de la ville
universitaire d'Annaba, l'Ecole supérieure des technologies industrielles et
l'Ecole nationale supérieure des mines et de métallurgie, pour donner naissance
à l'Ecole des métiers d'ingénieur. M. Boukezzata
révèle qu'il y aura prochainement le lancement de quatre parcours de formation
exclusivement destinés aux bacheliers en technique mathématique, notamment le
génie civil, le génie électrique, le génie mécanique, le génie des procédés, au
niveau de trois universités : Blida 1, Sétif 1 et Université des Sciences et
Technologies d'Oran (USTO).