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Comment
peut-on vivre heureux, quand on constate autant de malheurs autour de nous ? Le
bonheur est-il individuel ? Un ami m'a dit récemment qu'il est prêt à écouter
quiconque lui racontant ses problèmes mais qu'il refuse -
ce qu'il considère comme son droit le plus naturel - d'être impliqué dans les
problèmes des autres. Il refuse d'être une éponge qui absorbe les ennuis, les
dégoûts, les déceptions et les plaintes d'autrui. Il veut être heureux et
n'est, en aucune manière, disposé à être inondé, à son corps défendant, d'ondes
négatives qui lui pourrissent la vie.
Comme je lui ai reproché son égoïsme, sur un ton allusif, l'ami rétorque, sous forme de boutade : «je ne suis pas une assistante sociale mon pote. Mes soucis me suffisent et comme la vie est courte, autant en profiter que rester à pérorer ses galéjades et à assombrir l'horizon pour son entourage. Je suis optimiste, tant que je me lève le matin et prends mon café avec un verre de jus! Et je ne te dirai pas le bonheur qui me submerge quand je vois le visage de ma mère : une grande vague de fraîcheur en plein désert! Crois-moi mon cher ami que, depuis quelque temps, j'en suis arrivé à cette conclusion : point de solution collective, que des solutions individuelles». Mon ami, épicurien d'esprit, refuse de lutter. Las, il voit le monde sous la lorgnette de l'attrait matériel. Il croit que l'argent peut régler tous nos problèmes et aplanir nos difficultés. Comme le sésame d'Ali Baba, Mister-Money est la solution finale pour que la lumière rentre enfin dans la caverne. La caverne noire de nos manques, nos besoins, nos frustrations... Et la fraternité, la solidarité, l'amour, etc., que des vieux gadgets à remiser au placard : le grand placard de nos illusions collectives... L'espoir est permis quand même. |
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