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Moraliser le travail médiatique

par El-Houari Dilmi

Le dossier de la presse écrite, électronique et audiovisuelle a été examiné lors du dernier Conseil des ministres. Deux nouvelles lois différentes seront promulguées pour remplacer la loi organique sur l'information de 2012 et la loi 14/04 du 24 février 2014 relative à l'activité audiovisuelle. Le président Tebboune a ordonné de «définir le journaliste professionnel avec précision dans toutes les spécialités médiatiques, ainsi que pour les professions assimilées du secteur, d'ouvrir la voie aux professionnels en les associant à la vision novatrice tout en instaurant la rupture avec les normes qui régissaient auparavant la scène médiatique». Faut-il comprendre par cela que la récréation est finie avec cet appel du chef de l'Etat pour «moraliser le travail médiatique en fonction des valeurs journalistiques universelles et de la déontologie de la profession» ?

De nombreuses réformes ont été annoncées pour réorganiser le secteur sans jamais être appliquées. L'urgence de l'heure est de réorganiser le secteur des médias publics pour leur permettre d'être au diapason des exigences de l'heure et des développements que connaît le pays, l'assainissement du secteur de l'audiovisuel privé empêtré dans une situation d'anarchie totale, avec des dizaines de chaînes satellitaires de droit étranger. Quid du Conseil supérieur d'éthique et de déontologie, la Charte de l'éthique et de la déontologie des journalistes algériens, sans parler de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) qui n'a pratiquement jamais assumé ses pleines prérogatives ?

Le journaliste professionnel se fait un devoir de respecter la vérité quelles qu'en puissent être les conséquences pour lui-même, défendre la liberté d'information, séparer l'information du commentaire, respecter la vie privée des personnes et leur droit à l'image, s'interdire de diffuser des rumeurs, autant d'engagement encore loin d'être une réalité palpable en Algérie.