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Des syndicats autonomes de
la fonction publique maintiennent leur décision d'observer une grève de deux
jours, les 26 et 27 avril, pour exiger «des réponses et des mécanismes capables
de préserver le pouvoir d'achat des travailleurs face à une flambée des prix
sans précédent». Si le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité
sociale a décrété la grève illégale du point de vue de la forme, les syndicats
ayant appelé à la grève pensent qu'ils sont dans la légalité absolue. Leur
argument repose sur le fait que chaque syndicat ayant participé à la réunion du
16 avril dernier au siège de l'Union nationale du personnel de l'éducation et
de la formation (Unpef), a déposé individuellement
son préavis de grève auprès de sa tutelle respective.
C'est ce qu'a précisé Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA), soulignant que les syndicats n'ont pas agi sous la coupe de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), mais se sont juste réunis pour assurer une coordination afin de se concerter sur la tenue d'une action commune. Le ministère du Travail avait précisé, à travers un communiqué rendu public, que ceux qui ont appelé à la grève, notamment la Confédération des syndicats algériens (CSA) «n'a pas reçu à ce jour le récépissé d'enregistrement de sa déclaration de constitution lui permettant d'activer légalement et ce, pour non-conformité du dossier aux dispositions de la loi n°90-14 du 02 juin 1990, modifiée et complétée, relative aux modalités d'exercice du droit syndical». C'est le cas des Syndicats algériens du secteur de la fonction publique (SASFP) qui selon le ministère «n'est pas une organisation syndicale reconnue au sens des dispositions de la loi n°90-14», en mettant en garde ces derniers que «tout mouvement initié par cette coordination est une violation des dispositions légales en vigueur en matière d'exercice du droit syndical». M.Rouina dit regretter le fait que la réponse sur le préavis de grève déposé par les différents syndicats, chacun à part, n'a pas concerné le fond du problème. «Qui doit protéger aujourd'hui les fonctionnaires d'une flambée de prix anarchique et exaspérante ?», dit-il en rappelant que «la pomme de terre est cédée à 160 DA le kg». Pour ce qui est de la nouvelle grille indiciaire, M.Rouina a précisé que selon les avis des experts, cette augmentation du point indiciaire est plutôt favorable à ceux qui sont déjà bien rémunérés, «les salaires dépassant les 100.000 DA, ce qui n'est pas le cas pour la grande majorité des fonctionnaires». Et d'affirmer que les syndicats sont favorables à un dialogue de fond sur les mécanismes d'amélioration du pouvoir d'achat des fonctionnaires et des travailleurs en général. Contacté par nos soins, le président du Syndicat national des psychologues (Snapsy), Khaled Keddad, affirmé, pour sa part, que la déclaration du ministère du Travail et de l'Emploi n'était pas une surprise. Et de préciser que depuis «la promulgation de loi fixant les modalités d'exercice du droit syndical en 1990, jamais une grève n'a été déclarée légale». En ce qui concerne le problème de l'agrément de la CSA, notre interlocuteur s'est interrogé: «qu'attend le ministère du Travail pour libérer ce dossier et de donner l'agreement à la CSA, étant donné que dans le cadre la révision de la loi 90-14 régissant les relations de travail et l'activité syndicale, la constitution des confédérations est tolérée ?» Et d'affirmer que tous les syndicats ayant appelé à la grève ont déposé le préavis de grève et non pas au nom de la CSA. «On s'est mis juste d'accord pour faire une action commune car nos revendications concernent l'ensemble des fonctionnaires». Pour ce qui est des nouvelles augmentations prévues par rapport à la nouvelle grille indiciaire, le président de Snapsy a affirmé qu'elle n'a pas eu l'impact escompté pour améliorer le pouvoir d'achat. Et de regretter le fait que cette augmentation s'est faite en l'absence de dialogue avec les partenaires sociaux, y compris avec les syndicats affilés à l'UGTA. Les syndicats qui protestent contre la dégradation du pouvoir d'achat des fonctionnaires et des travailleurs en général se disent pour le dialogue. «On aurait aimé recevoir une invitation pour le dialogue pour justement débattre les possibilités de trouver des mécanismes qui protègent le fonctionnaire et le citoyen en général de cette flambée de prix anarchique et la dégradation continue du pouvoir d'achat». Il dira que son syndicat est pour le maintien de la grève, tout en affirmant que tous les syndicats sont pour le dialogue constructif et efficace. |
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