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Un peu comme une maladie «honteuse», le pays semble bien
souffrir d'un mal insidieux que personne n'a plus le «toupet» d'appeler par son
nom. Mais comme l'on ne peut plus appeler un chat par son propre nom, le mot de
la «faim», en ce mois de toutes les privations, est, peut-être, à chercher
ailleurs que dans le ventre supposé «dévidé» du peuple d'en bas.
C'est que quelque chose fonctionne à l'envers, dans ce pays où la «normalité» est une notion élastique ! Quelqu'un qui sort de prison est un «héros» chez nous, comme celui qui ne vole pas dans ce bled et qu'on appelle «jayeh» ! Le «Maregue» est celui qui fourre sa main baladeuse dans le poche de son voisin, celui qui grille un feu rouge en regardant de guingois le policier en faction, celui qui «brûle» la chaîne pour passer entre les jambes de l'autre, sont le «profil» le plus «populaire» en ?Dézédie'. Depuis que le soleil de la liberté (re)brille sur le pays, le peuple a l'impression tenace de regarder un navet où le héros est l'argent et la victime «expiatoire» une «bahbouha» mal gérée parce que trop facilement gagnée. Du coup, le peuple d'en bas a désappris, depuis longtemps, à vivre à la sueur de son front. Et comme pour vivre à peu près normalement, il faut d'abord se nourrir par sa propre main, avant de penser à créer des partis politiques «virtuellement vivants», se soigner avec ses propres médicaments plutôt que d'acheter la santé clefs en main, apprendre à se défendre seul contre ceux qui veulent te voler ta croûte avant de penser à partager ton plat vide avec les autres. Cela suffit-il à préserver un garde-manger national dont on dit qu'il pourrait suffire à nourrir tout un continent, à l'ère «maudite» du couffin du Ramadhan ? |
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