Avec le retrait effectif du cahier des charges par plus
d'une centaine d'entreprises, le projet photovoltaïque «Solar1000 MW» entre
dans une phase très avancée de sa concrétisation. Autant dire que c'est le
lancement énergique de la transition énergétique en Algérie. Fini les complications
qui bloquaient la transition énergétique depuis l'échec du méga-projet
Desertec, datant de 2010, qui devait être réalisé en
collaboration avec les Allemands, ainsi que le Programme national de
développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique
(PNEREE), lancé en 2011, et qui n'a rien donné de sérieux ? Certainement que
les autorités algériennes ont tiré les leçons de ces expériences, en créant un
ministère dédié aux énergies renouvelables et ouvrant la voie aux opérateurs
locaux et étrangers qui peuvent participer à la réalisation et l'exploitation
du projet «Solar1000 MW». La piste des opérateurs canadiens, allemands et
français semble la plus probable pour contribuer à la réussite de ce projet, ou
ces projets, car il s'agit de la réalisation de plusieurs centrales solaires
voltaïques localisées dans les régions du Sud, d'une capacité totale de 1000 MW
(15.000 MW à l'horizon 2035), et de leur raccordement au réseau électrique
national, et chaque opérateur peut participer à la réalisation d'une ou
plusieurs centrales. Des opérations de charme ont été lancées en direction des
opérateurs de ces deux pays par le ministre de la Transition énergétique et des
Energies renouvelables, Benattou Ziane,
qui a reçu, mardi 5 avril, l'ambassadeur du Canada à Alger, M. Michael Ryan Callan, avec lequel il a évoqué ce projet d'envergure. Une
semaine plus tôt, le ministre de la Transition énergétique et des Energies
renouvelables a séjourné en Allemagne, où il a fait la promotion du projet
?Solar1000 MW', s'entretenant avec le vice-chancelier allemand et ministre de
l'Economie et de la Protection du climat, Robert Habeck,
à propos de la coopération bilatérale, notamment dans le domaine des énergies
renouvelables (EnR), exprimant clairement le souhait
de voir les entreprises allemandes participer en force dans la réalisation du
projet en question. L'ambassadeur de France en Algérie, de son côté, a exprimé
le jeudi 4 février l'intérêt porté par les sociétés françaises au projet «
Solar1000 MW ». Reste maintenant aux soumissionnaires de répondre au cahier des
charges, qui exige une intégration nationale très élevée notamment, à travers
l'utilisation de biens et de services locaux algériens, ainsi que les
d'équipements et produits qui pourraient faire l'objet d'une acquisition auprès
de fabricants algériens, à l'enseigne des armatures métalliques, des structures
de passage de câbles, des câbles de toute catégorie et autres panneaux
solaires. Pour quel coût du kilowatt produit par les futures centrales voltaïques
? C'est aux investisseurs de présenter dans ce sens des offres «compétitives»,
selon les termes du cahier des charges.
Sur ce registre, il est très important pour les autorités
de respecter le principe gagnant- gagnant. La consommation de l'énergie électrique
n'étant pas facturée à son prix réel aux consommateurs, les pouvoirs publics
doivent-ils dans ce sens se délester des subventions dans ce domaine pour
convaincre les investisseurs étrangers ?