Depuis quelques années,
l'aromathérapie ou l'utilisation d'huiles essentielles fait son entrée en
milieu hospitalier pour le mieux-être des patients. Il s'agit d'une approche
complémentaire. Dans une première expérience, le service de pharmacovigilance
de l'établissement hospitalier universitaire 1er Novembre a lancé cette
thérapie. Pour le Dr Zitouni, maitre de conférence
pharmacologie à l'EHU d'Oran, cette thérapie est une discipline assez récente
est c'est une première expérience en Algérie qui intègre des huiles
essentielles au niveau de l hôpital. « Nous avons
commencé avec la solution assainissant pendant la période du Covid-19 puis on a
enchainé avec l'aromathérapie au niveau écologie. Nous avons commencé avec 35
patients pour les effets indésirables dus à la chimiothérapie, comme le stress
et la qualité du sommeil. Il s'agit des personnes fragiles sur le plan
psychologique et nous avons eu des résultats satisfaisants ».
Cette expérience sera
élargie pour toucher des patients post-chirurgie olfactive. Selon le Dr Bouderbala, résidente en pharmacologie EHU, «le projet
réadaptation olfactive par les huiles essentielles post-chirurgie touche des
patients ayant subi une chirurgie interne du nez. On a lancé la thérapie pour 9
patients. Le protocole de thérapie s'étale sur 12 semaines». En somme, que ce
soit la lavande, le citron, l'eucalyptus, l'origan, le thym... par petites
touches, leurs huiles essentielles s'invitent doucement mais sûrement à
l'hôpital. A ce jour, des bénéfices ont été observés : une amélioration de la
qualité de vie des patients, une réduction de l'anxiété et des perturbations du
sommeil chez les patients. Dans certains pays, le recours aux huiles
essentielles en domaine hospitalier est souvent pratiqué dans les services de gériatrie
et d'oncologie. L'aromathérapie fait aujourd'hui partie de protocoles cliniques
dans l'accompagnement des patients. En Algérie cette approche complémentaire
mérite d'être approfondie et testée par les équipes hospitalières. « Notre
objectif est d'élargir l'utilisation de l'aromathérapie dans d'autres services
», a souligné le Dr Zitouni. Avant d'ajouter « nous
appartenons aussi au laboratoire de recherche et développement pharmaceutique
qui a une vision pluridisciplinaire. On souhaite élargir cette discipline au
niveau d'autres services et pourquoi pas le service d'oncologie du centre
hospitalier universitaire et le centre anti-cancer de Misserghine
et même d'autres wilayas ». En effet, que ce soit pour les patients ou le
personnel médical, les huiles essentielles sont de plus en plus utilisées en
milieu hospitalier et apportent un accompagnement non médicamenteux efficace et
complémentaire pour les patients hospitalisés dans le but d'améliorer la
qualité de vie des patients, apporter des bénéfices mutuels pour les soignés et
les soignants, mettre en place une odeur agréable en milieu hospitalier,
réduire l'anxiété et les troubles du sommeil chez les patients.