Le professeur Nassim Nourri, chef de
service diabétologie au CHU de Constantine et membre IDF-DAR (Diabètes and
Ramadan) pour la région MENA, a plaidé pour le remboursement de certains
médicaments innovants par les services de la sécurité sociale (CNAS). Etant
donné que ces traitements sont tombés dans le domaine public depuis une
quinzaine d'années et surtout par le fait qu'ils ont prouvé leur efficacité en
matière de prévention contre les complications du diabète. Sachant, dit-il, que
ces médicaments innovants développent moins d'effets secondaires
comparativement aux médicaments classiques. Intervenant lors de la première
session de formation, organisée par les laboratoires Hikma au profit des
journalistes « sur les nouveautés 2022 concernant le diabète et Ramadhan »,
dans la soirée d'avant-hier à l'hôtel Sofitel, le professeur a précisé que ces
médicaments innovants sont aujourd'hui disponibles en pharmacie, mais ils ne
sont pas remboursés. Il a cité, dans son plaidoyer, les inhibiteurs de la
DPP-4, une nouvelle classe thérapeutique qui agit sur une hormone clé, le GLP1
(incrétine). Et d'affirmer qu'il est possible de
faire un Switch entre sulfamide et la DPP-4. Non seulement, ces deux molécules
stimulent la sécrétion d'insuline, mais elles entraînent aussi une sensation de
satiété qui favorise la perte de poids. Et évite le risque d'hypoglycémie. Le
professeur a précisé que ces traitements doivent être prescrits pour les
personnes qui développent un pré-diabète ou celles ayant un diabète qui ne
dépasse pas les 10 à 15 ans. C'est-à-dire que ces traitements sont recommandés
pour une certaine catégorie seulement. Le professeur a, par ailleurs, a évoqué
également un inhibiteur de SGLT2 «la Dapagliflozine»
qui est disponible en Algérie, mais qui n'est pas remboursé. Il s'agit d'une
nouvelle classe de médicaments actuellement utilisés pour le traitement des
patients atteints de diabète de type 2 ainsi que des insuffisants cardiaques.
Le Pr Nourri a affirmé que ce traitement a démontré sa capacité de réduire le
risque d'aggravation de l'insuffisance cardiaque et améliore également la
fonction rénale. Il dira que ces médicaments innovants ne sont pas
excessivement chers, leur prix varie entre 1700 et 3200 DA. Ils sont
recommandés pour une certaine catégorie de diabète de type 2 et les patients en
surpoids. Il a reconnu que notre pays fait mieux que d'autres de la région en
matière de disponibilité des traitements et la prise en charge des personnes
diabétiques. Mais, dit-il, il est toujours utile de relancer le débat avec les
responsables de la sécurité sociale pour le remboursement des médicaments
innovants. Ce qui va nous faire gagner de l'argent en prévenant avec ces
traitements les complications de la maladie, dont la prise en charge est plus
onéreuse. Il dira que, malheureusement, le diabète sucré ne fait qu'augmenter,
que ce soit dans le monde ou dans notre pays, avec des complications parfois
assez sévères. En langage de chiffres, il affirme que la prévalence est estimée
à 14% et le nombre de diabétiques tourne autour de 4 millions. En précisant que
50% des personnes diabétiques ne sont pas diagnostiquées, en raison du
caractère silencieux de la maladie, notamment pour le diabète de type 2. A
l'approche du mois de Ramadhan, le professeur recommande aux patients
diabétiques de se concerter avec leur médecin traitant ou de se référer à son
avis médical. Dans tous les cas de figure, la règle générale recommande, selon
le professeur, à tous les patients qui font une hypoglycémie inférieure ou
égale à 0,7 g/l de rompre le jeûne, ainsi que ceux qui font une hyperglycémie
supérieure ou égale à 3 g/l.